Imane Khelif : Les attaques injustes ont profondément ébranlé ma confiance
Imane Khelif, boxeuse algérienne et récente médaillée d'or aux JO de Paris, a traversé une période extrêmement difficile après sa victoire, marquée par des accusations infondées concernant son identité de genre.
Ces accusations ont plongé la championne dans un tourbillon de critiques et de cyberharcèlement qui ont sérieusement affecté sa confiance et provoqué une grande peur.
Lors de sa première interview depuis sa victoire, accordée à la chaîne d'information algérienne El Bilad, Imane Khelif s'est exprimée sur les nombreuses critiques et fausses affirmations concernant son sexe. Elle a partagé la détresse profonde que cette situation lui a causée, en déclarant : « Ça m'a beaucoup affectée, ça m'a fait beaucoup de mal. Je ne saurais vous décrire la peur que j'ai eue. J'avais peur de dire : pourquoi cet acharnement sur Imane Khelif ? Pourquoi y a-t-il eu un tel tollé dans le monde entier ? J'avais peur, mais grâce à Dieu, j'ai pu surmonter cette étape. Merci aux psychiatres qui m'ont aidée à surmonter cette étape. »
Malgré sa performance impressionnante sur le ring, où elle a remporté une victoire rapide contre l'Italienne Angela Carini dès la première minute du combat, Imane Khelif a été la cible d'une campagne de haine et de désinformation sur les réseaux sociaux, avec des accusations racistes la présentant comme un « homme combattant des femmes ».
Des personnalités politiques, telles que Giorgia Meloni et Donald Trump, ont également critiqué la boxeuse algérienne après ses victoires, alimentant davantage la controverse. Khelif a exprimé son indignation face à cette situation : « Honnêtement, je n'aime pas mélanger la politique et le sport, c'est pourtant ce qu'ils ont fait. Le sport et la politique sont deux choses distinctes, ces personnalités ont été injustes envers moi. Ils n'ont pas le droit de dire que je suis transgenre. C'est une grande insulte à ma famille, à l'honneur de ma famille, à l'honneur de l'Algérie, aux femmes d'Algérie et surtout au monde arabe. Le monde entier sait que je suis une fille musulmane. Si quelqu'un s'excuse auprès de moi, j'accepterai certainement ses excuses. Mais à ceux qui ne s'excusent pas, j'envoie un message : Je suis une femme, et je resterai une femme, et mon honneur passe avant tout. »
Le Comité international olympique (CIO) a pris la défense de Khelif en dénonçant ceux qui ont colporté de fausses informations à son sujet, mais la controverse n'a pas faibli. La semaine dernière, Nabil Boudi, avocat de la boxeuse, a déposé une plainte auprès de l'unité spéciale du bureau du procureur de Paris, spécialisée dans la lutte contre les discours de haine en ligne. Une enquête a été ouverte, et des accusations de « cyberharcèlement fondé sur le sexe, d'insultes publiques fondées sur le sexe, d'incitation publique à la discrimination et d'insultes publiques fondées sur l'origine » sont envisagées. La plainte a été déposée contre « X », une formulation juridique française permettant aux enquêteurs d'identifier les auteurs des faits.
À ce jour, le parquet de Paris n'a pas encore désigné de suspects particuliers, mais l'affaire continue de faire l'objet d'une attention particulière en raison de sa gravité et des implications pour la lutte contre le cyberharcèlement et les discours de haine.