Immigration : Donald Trump veut délocaliser les centres de rétention
Alors que son investiture approche, Donald Trump cherche déjà à mettre en œuvre sa politique migratoire, notamment en proposant de déplacer des migrants sans-papiers vers d’autres pays.
Selon une enquête de NBC News, le futur président des États-Unis a établi une liste de pays susceptibles d’accueillir les migrants illégaux arrêtés sur le sol américain, rapporte l'humanité.
Cette proposition a rencontré des résistances, et aucun pays n’a encore accepté de jouer ce rôle.
L'archipel des Bahamas a été le premier à rejeter la proposition, le Premier ministre Philip Davis ayant déclaré que son pays ne disposait pas des ressources nécessaires pour accueillir de tels migrants.
Le Panama et les îles Turks et Caïcos ont exprimé des réserves similaires, tandis que la Grenade n’a pas encore pris de position officielle.
Les propositions de Trump s'inscrivent dans une tendance internationale d'expulsion de migrants vers des pays tiers.
Cette pratique n'est pas nouvelle : l'Australie a mis en place un système similaire en 2014, avec un accord de délocalisation des réfugiés vers le Cambodge.
Le Royaume-Uni a également tenté de négocier un tel accord avec le Rwanda, bien que celui-ci ait été bloqué par la justice avant que le gouvernement travailliste n’y renonce.
Plus récemment, Giorgia Meloni, la Première ministre italienne d’extrême droite, a envisagé la construction de centres de rétention en Albanie pour traiter les demandes d'asile en dehors de son territoire. Toutefois, cette mesure est actuellement suspendue en raison de décisions judiciaires.
Les propositions de Trump et d’autres dirigeants suscitent de vives critiques. Les ministères des Affaires étrangères du Panama et des Turks et Caïcos ont souligné qu’aucune obligation internationale ne les contraignait à accepter de tels transferts.
Arlington Musgrove, ministre de l’Immigration des Turks et Caïcos, a insisté sur le fait que son pays ne participerait pas à un programme visant à déplacer de force des individus contre leur volonté ou celle du gouvernement local.
L'idée de délocaliser les centres de rétention fait donc l’objet de vifs débats, tant au niveau international que dans les pays concernés, qui rejettent souvent ces propositions pour des raisons économiques, sociales et juridiques.
Pour le moment, aucun pays n’a accepté l'offre de Donald Trump, et l'avenir de cette politique reste incertain.