De plus en plus isolé, Poutine ne se rendra pas au sommet des Brics
Menacé par la Cour pénale internationale, le président russe a renoncé au sommet des Brics à Johannesburg. Le piège de la guerre se referme sur lui.
Vladimir Poutine traverse un été solitaire, retranché dans son bunker du Kremlin. Visé chaque semaine par des drones ukrainiens et un temps menacé par ses propres troupes de mercenaires, le président supervise la grande purge des élites russes, qui aurait atteint le général Sergueï "Armageddon" Sourovikine, soupçonné d’être impliqué dans le coup d’État manqué de Wagner et mis aux arrêts, selon la presse locale.
L’ermite du Kremlin se retrouve aussi en mal d’alliés sur la scène internationale. Déjà, en janvier dernier, sa maigre cérémonie des vœux du Nouvel An ne s’adressait qu’à une poignée de dirigeants : Xi Jinping en Chine, Erdogan en Turquie, Assad en Syrie, Maduro au Venezuela et Modi en Inde. Depuis, le président turc a donné son accord à l’entrée de la Finlande et de la Suède dans l’Otan, quand seuls quelques dirigeants africains ont daigné rendre visite au président russe en juillet, pour un sommet Russie-Afrique privé de ses principales têtes d’affiche et vécu dans l’ombre des mercenaires de Wagner.
La peur de la justice internationale, malgré tout
Symbole de cet isolement, en cette fin août, le président russe doit assister au sommet des Brics depuis Moscou, en visioconférence. Poursuivi par la Cour pénale internationale, il risque l’arrestation s’il se rend dans un pays signataire du statut de Rome, ce qui est le cas de l’Afrique du Sud, selon lexpress.
La justice internationale, souvent décriée pour son manque d’efficacité, marque un point important contre la terreur russe. "Ce mandat d’arrêt international constitue une avancée formidable pour l’Ukraine et pour l’idée de justice en général, se réjouit le juriste ukrainien Roman Nekoliak. Bien sûr, Poutine ne dormira pas de sitôt en prison, mais il craint ce scénario et adapte son agenda en fonction de cette peur. Et si l’Europe a su prendre son indépendance par rapport à Moscou, le reste du monde peut suivre."
Lui qui rêvait de conquérir de nouvelles terres et d’unir le "Sud global" contre l’Occident se retrouve enfermé en son palais. Seul face à son écran.