Joe Biden maintient son point de vue en qualifiant Xi Jinping de "dictateur".
Mercredi, le président américain Joe Biden et son homologue chinois Xi Jinping ont cherché à renouer un dialogue qui avait été en suspens pendant un an.
Ils ont aussi et surtout exposé leurs différends au grand jour, en particulier sur Taïwan. A l'issue de leur rencontre, Joe Biden a, une nouvelle fois, qualifié le chef de l'Etat de « dictateur », tout en assurant que le sommet a été « constructif et productif »
Joe Biden, le président américain, a ses manières bien à lui de saluer les avancées liées à sa rencontre avec Xi Jinping, le président chinois. En conclusion d'une conférence de presse, il a souligné qu'il considérait toujours son homologue chinois comme un « dictateur ».
« C'est un dictateur dans le sens où voilà un homme qui dirige un pays, un pays communiste, qui repose sur une forme de gouvernement totalement différente de la nôtre », a-t-il asséné, reprenant une expression qui a suscité la colère de Pékin dans le passé.
En juin dernier, après la visite jugée constructive en Chine de son secrétaire d'Etat Antony Blinken, Joe Biden avait déjà affublé Xi Jinping du même qualitatif. Il faisait alors référence à un épisode au cours duquel les Etats-Unis ont détruit un ballon chinois qui, selon eux, espionnait leur territoire.
Joe Biden avait assuré que « la raison pour laquelle le président chinois s'est tellement énervé quand j'ai abattu ce ballon plein de matériel d'espionnage est qu'il ne savait pas que cet engin se trouvait là ». Avant d'ajouter qu'il est « très embarrassant pour les dictateurs quand ils ne savent pas ce qui s'est passé ».
« La planète est assez grande pour que nos deux pays prospèrent », a assuré le président chinois, alors que Washington et Pékin se livrent une concurrence féroce, qu'elle soit économique, technologique, stratégique ou militaire. Il a cependant fait savoir à Joe Biden que les sanctions économiques américaines nuisent « aux intérêts légitimes » de la Chine, selon un média d'Etat.
Xi Jinping et Joe Biden s'étaient parlé pour la dernière fois en novembre 2022, en marge du sommet du G20 de Bali. Depuis le ton s'était toutefois suffisamment radouci à l'été pour permettre l'organisation du face-à-face californien. Le président américain s'est même permis de rappeler à Xi de ne pas oublier l'anniversaire de sa femme. La Première dame chinoise, la soprano superstar Peng Liyuan, aura 61 ans le 20 novembre, tandis que Joe Biden fêtera ses 81 ans.
Un sommet « constructif et productif », nuance Joe Biden
Malgré cette amabilité, le sommet de quatre heures, tenu dans une résidence cossue à une quarantaine de kilomètres de San Francisco, a été « constructif et productif », a tempéré Joe Biden. La rencontre doit désormais déboucher sur une reprise des communications militaires de haut niveau, suspendues depuis plus d'un an, ont fait savoir les deux superpuissances. Le démocrate de 80 ans a assuré que les deux hommes pourraient décrocher leur téléphone et se parler « directement et immédiatement » en cas de crise.
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Car la réunion, destinée à donner une impression de sérénité retrouvée - Joe Biden et Xi Jinping se sont par exemple montrés brièvement aux photographes pendant une courte promenade dans un coquet jardin - n'a résolu aucun différend de fond. Le président Xi a certes accepté de prendre, selon les Américains, « un certain nombre de mesures conséquentes pour réduire considérablement les approvisionnements » en composants du fentanyl.
Ce puissant opiacé de synthèse produit avec des composés chimiques venus notamment de Chine cause des dizaines de milliers d'overdoses chaque année aux Etats-Unis. L'annonce est bienvenue pour Joe Biden, en campagne pour un second mandat et régulièrement accusé par ses opposants républicains de ne pas en faire assez contre le narcotrafic. Washington et Pékin ont aussi décidé de mobiliser un groupe d'experts pour discuter des risques liés à l'intelligence artificielle.
La question de Taïwan reste un sujet de crispation
Xi Jinping, confronté à une situation économique et sociale dégradée en Chine, ne veut surtout pas paraître affaibli, en particulier à propos de Taïwan. Le statut de l'île, dont Pékin revendique la souveraineté, et où se déroulera bientôt une élection présidentielle, reste un sujet de friction central. Rapporte La Tribune
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Mercredi, Joe Biden a demandé à Xi de « respecter le processus électoral » et confirmé la ligne volontairement ambiguë des Etats-Unis: pas de soutien à l'indépendance, mais refus d'une prise de contrôle par la force. Le président chinois a de son côté exhorté son homologue à « cesser d'armer Taïwan », puisque la réunification est selon lui « inévitable », a indiqué une source de la diplomatie chinoise.
Washington attend aussi de la Chine, proche partenaire de l'Iran et de la Russie, qu'elle n'envenime pas les grandes crises internationales : le conflit entre Israël et le Hamas ainsi que la guerre en Ukraine.