Kiev réitère sa demande de pouvoir cibler la Russie avec des armes occidentales
Le 29 août, l'Ukraine a renouvelé sa demande pour que l'Occident autorise Kiev à utiliser des armes à longue portée pour cibler des installations militaires en Russie.
Cette requête, formulée par le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouléba, intervient alors que les tensions entre Kiev et Moscou continuent d'escalader.
Lors d'une réunion avec ses homologues européens à Bruxelles, Kouléba a insisté sur la nécessité pour l'Ukraine de pouvoir frapper "des cibles militaires légitimes en Russie" afin de renforcer ses capacités défensives. Cette demande fait écho à celle du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui avait précédemment exhorté les alliés de l'Ukraine à assouplir les restrictions imposées sur l'utilisation des armes fournies par l'Occident.
Malgré un certain assouplissement des restrictions par certains pays occidentaux après l'offensive russe près de Kharkiv en mai dernier, Kiev estime que ces efforts restent insuffisants. Les armes à longue portée sont cruciales pour l'Ukraine afin de cibler les centres logistiques russes et d'autres objectifs militaires au-delà de la frontière.
Les États-Unis et plusieurs pays européens, tels que le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne, ont partiellement levé leurs restrictions, permettant ainsi à l'Ukraine de viser des cibles en Russie. Cependant, des garde-fous subsistent. Par exemple, Washington a limité ses assouplissements aux armes utilisées depuis Kharkiv et interdit l'utilisation de missiles à longue portée tels que les ATACMS sur le sol russe. De même, l'Allemagne a refusé d'envoyer des missiles Taurus à Kiev, et le Royaume-Uni a restreint l'utilisation des Storm Shadows.
L'Ukraine, malgré ces limitations, continue de faire pression sur ses alliés, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni, et l'Allemagne, pour obtenir un soutien militaire plus important. Cependant, l'administration Biden reste réticente à autoriser des frappes ukrainiennes en profondeur sur le territoire russe, arguant que l'avantage tactique de telles actions serait limité, car de nombreuses cibles russes ont été déplacées plus à l'intérieur des terres.
Dans ce contexte, l'Ukraine a dévoilé un nouveau missile drone à longue portée, le Palianytsia, capable de frapper des cibles situées entre 600 et 700 kilomètres. Bien que ce développement puisse potentiellement compenser le manque de matériel occidental, son impact reste à prouver dans le conflit en cours.
Finalement, la décision de lever ou non les restrictions sur l'utilisation d'armes occidentales reste une question hautement politique, déterminée par les gouvernements des pays donateurs. Par conséquent, l'avenir des capacités militaires de l'Ukraine dépend en grande partie des choix faits par ses alliés occidentaux.