L'Ukraine affirme des gains à Koursk tandis que la Russie subit une attaque massive de drones
Le président ukrainien Zelensky a annoncé mercredi que l'armée ukrainienne poursuivait ses avancées dans la région russe de Koursk, après avoir lancé une série d'attaques nocturnes avec des dizaines de drones et de missiles sur des positions russe.
Mardi dernier, l'armée ukrainienne a franchi la frontière russe, prenant rapidement le contrôle d'une trentaine de localités et d'environ 1 000 km² de territoire, selon Kyiv. Cette percée constitue une humiliation pour la Russie de Vladimir Poutine, qui n'avait pas connu une telle invasion de son territoire depuis la Seconde Guerre mondiale.
Le président russe a qualifié cette offensive surprise des forces ukrainiennes de « provocation majeure », affirmant qu'elle visait à renforcer la position de Kyiv en vue de potentielles négociations de paix. Cependant, le ministère russe des Affaires étrangères a exclu mercredi toute ouverture de pourparlers.
Malgré les promesses du Kremlin de repousser l'attaque ukrainienne et l'envoi de nombreux renforts russes dans la région depuis une semaine, les forces de Kyiv semblaient toujours avoir l'initiative mercredi. Zelensky a déclaré à la mi-journée que l'armée ukrainienne avait progressé d'un à deux kilomètres dans toutes les directions depuis leur tête de pont à Koursk.
La télévision d'État ukrainienne a diffusé des images montrant des soldats ukrainiens en train de jeter à terre un drapeau russe, précédemment hissé au sommet d'un bâtiment officiel dans la ville de Soudja, un important nœud ferroviaire et gazier pour la Russie.
Ces avancées ukrainiennes sont partiellement corroborées par des blogueurs militaires russes, dont certains se trouvent sur le terrain aux côtés des soldats de Moscou. L'un d'eux, Youri Podlyaka, un Ukrainien pro-russe, a évoqué mercredi une « situation difficile », notant que l'armée ukrainienne avait « toujours l'initiative » malgré un rythme de progression plus lent qu'au début de l'offensive.
Un « dilemme » pour Moscou
Le ministère russe de la Défense a annoncé avoir intercepté 117 drones d'attaque et quatre missiles lancés par l'Ukraine durant la nuit de mardi à mercredi, visant plusieurs régions russes, dont celle de Koursk. Selon des informations non confirmées par Reuters, plusieurs bases aériennes russes auraient été ciblées par cette attaque d'envergure.
En réponse, la Russie a déployé des bombardiers tactiques Soukhoï Su-34 pour frapper les positions ukrainiennes dans la région de Koursk. De son côté, la Garde nationale russe (Rosgvardia) a renforcé la sécurité autour de la centrale nucléaire de Koursk, désormais située à seulement 35 km du front.
Le président américain Joe Biden a estimé mardi soir que l'offensive ukrainienne à Koursk avait créé un « vrai dilemme » pour Vladimir Poutine, dont l'armée était jusqu'alors concentrée sur la conquête de territoires supplémentaires en Ukraine. La Maison Blanche a affirmé ne pas avoir été informée à l'avance de cette attaque, bien que le Kremlin ait accusé les « maîtres occidentaux » de Kyiv de la soutenir.
Les médias officiels russes ont, quant à eux, rapporté que l'armée russe avait repris le dessus sur les forces ukrainiennes, tandis que près de 200 000 civils russes ont été évacués. Cependant, les autorités russes craignent que les opérations ukrainiennes ne s'étendent à d'autres secteurs frontaliers, ce qui a conduit le gouverneur de la région voisine de Belgorod à décréter l'état d'urgence.
