Le Niger s'éloigne de l'AES avec de nouveaux partenariats stratégiques
Le Niger signe un partenariat stratégique avec l'Algérie, fragilisant l'unité de l'Alliance des États du Sahel (AES), alors que des tensions se profilent avec le Mali.
L'Alliance des États du Sahel (AES), formée pour renforcer la coopération régionale face aux défis sécuritaires et économiques, semble vaciller à mesure que le Niger intensifie ses partenariats en dehors du cadre de l'alliance, notamment avec l'Algérie, un pays perçu comme adversaire par le Mali.
Le 2 octobre 2024, les ministres de l'Énergie du Niger et de l'Algérie ont signé un accord clé, axé sur cinq domaines de coopération dans le secteur des hydrocarbures. Cet accord inclut notamment le projet Kafra et le Gazoduc Transsaharien (TSGP), avec un partage d'expertise algérienne en raffinage, pétrochimie et formation. Bien que ce partenariat réponde aux ambitions énergétiques du Niger, il soulève des inquiétudes quant à son impact sur l'unité de l'AES.
La collaboration entre le Niger et l'Algérie intervient alors que les relations entre le Mali et l'Algérie restent tendues. Le Mali a récemment exprimé des réserves à l'ONU sur la politique algérienne dans la région, et ce rapprochement entre Niamey et Alger pourrait accentuer les divergences au sein de l'alliance.
En parallèle, le Niger renforce ses liens avec le Maroc, un acteur régional en concurrence avec l'Algérie. La rencontre récente entre le Premier ministre nigérien, Ali Mohamed Lamine Zeine, et l'ambassadeur marocain Allal Al-Achab démontre la volonté du Niger de diversifier ses partenariats. Le soutien du Niger à l'initiative marocaine visant à améliorer l'accès des pays du Sahel à l'Océan Atlantique pourrait également redéfinir les équilibres régionaux.
Ces développements géopolitiques montrent une complexité croissante dans la région sahélienne. Alors que l'AES devait être un bloc uni pour répondre aux défis régionaux, les actions individuelles des membres, en particulier du Niger, remettent en question la cohésion de l'alliance. L'avenir de l'AES pourrait être compromis si les pays continuent à privilégier des accords bilatéraux en fonction de leurs intérêts nationaux.