Tensions franco-algériennes : Tebboune rejette une visite à Paris
Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a fermement rejeté l'idée d'une visite en France, qualifiant cette démarche d'humiliante dans le contexte actuel de relations tendues entre les deux pays.
Lors d'un entretien télévisé samedi, il a déclaré : « Je n’irai pas à Canossa », référence à l'empereur Henri IV, qui avait imploré le pardon du pape au XIe siècle. Cette visite, repoussée à plusieurs reprises depuis mai 2023, était envisagée entre fin septembre et début octobre 2024.
Abordant les sujets de la colonisation française et des questions mémorielles, Tebboune a déclaré que l’Algérie avait subi un « génocide » durant la période coloniale, affirmant que la population locale avait été chassée pour laisser place à des Européens. Il a également insisté sur la nécessité d’une « vérité historique », critiquant une « minorité haineuse » en France qui entrave le progrès sur ce dossier.
Concernant les essais nucléaires menés par la France en Algérie, il a exhorté le pays à « nettoyer les sites des essais nucléaires », faisant référence aux retombées radioactives persistantes. Enfin, Tebboune a évoqué l'accord franco-algérien de 1968, soulignant qu'il est devenu un « étendard » pour les extrémistes de droite en France, qui cherchent à l'abroger. Cet accord, signé à une époque où la France avait besoin de main-d'œuvre, accorde un statut particulier aux Algériens en matière de droits de circulation et de séjour.