Liz Truss: « Nous devions mener une action décisive pour aider les gens pour cet hiver et le suivant »
« Le gouvernement a fait ce qu'il fallait faire », s'est défendue la Première ministre Liz Truss au micro de la BBC.
Jeudi matin, la monnaie britannique est repartie à la baisse face au dollar, malgré l'intervention en urgence de la Banque d'Angleterre sur les marchés.
Toujours pas de virage en vue du côté du gouvernement britannique, malgré le dérapage de la livre et l'intervention en urgence mercredi de la Banque d'Angleterre pour apaiser les marchés financiers.
La Première ministre britannique Liz Truss, qui s'est exprimée jeudi matin sur les radios régionales, a assuré qu'elle avait « le bon projet ».
« Je suis très claire sur le fait que le gouvernement a fait ce qu'il fallait faire », a-t-elle défendu au micro de la BBC Leeds. Elle a mis en avant l'intervention du gouvernement sur le marché de l'énergie, où les tarifs vont être plafonnés afin de protéger les ménages de la flambée des prix du gaz.
« Nous devions mener une action décisive pour aider les gens pour cet hiver et le suivant », a-t-elle déclaré, assumant des « décisions difficiles et controversées. »
45 milliards de baisses d'impôts
Plus que l'intervention sur le marché de l'énergie, ce sont les mesures fiscales annoncées par son ministre des Finances, Kwasi Kwarteng, qui ont mis le feu aux poudres.
Les « Trussonomics » prévoient 45 milliards de livres de baisses d'impôts à horizon 2026, ciblées en grande partie sur les plus aisés. Représentant près de 1,5 % du PIB, cet allégement fiscal est le plus massif dans le pays depuis 1972.
L'intervention de Kwasi Kwarteng a provoqué depuis vendredi un dérapage de la livre et une flambée des taux d'intérêt. Ce jeudi matin, la monnaie britannique est repartie à la baisse face au dollar. Elle perdait 0,85 % à 1,0797 dollar en début de matinée. Les taux des obligations d'Etat sont légèrement remontés, après avoir fortement baissé mercredi sous l'effet de l'action de la Banque d'Angleterre.
Mais pour Liz Truss, la chute de la livre est liée à un phénomène mondial. « Les devises sont sous pression dans le monde entier », a-t-elle justifié. A la question de savoir comment les baisses d'impôts pour les plus riches allaient aider les plus modestes, elle a répondu qu'elle baissait les taxes « pour tout le monde ».
Une vision en contradiction avec les analyses du think tank Resolution Foundation, selon lesquelles la vaste majorité du plan bénéficiera aux 5 % les plus aisés.
Interrogée sur la hausse des taux des crédits immobiliers qui pénalise déjà les emprunteurs, elle a déclaré que les taux d'intérêt relevaient de la compétence de la Banque d'Angleterre et qu'ils augmentaient partout dans le monde.
Le député conservateur Chris Philp, secrétaire au Trésor, a justifié le programme du gouvernement britannique sur Radio 4 : « Si nous pouvons faire repartir la croissance économique, cela amènera une hausse des salaires, la création de meilleurs emplois, et cela paiera au final les taxes qui financent les services publics, comme la santé, etc. ».
Ces déclarations interviennent après une mise en garde du Fonds monétaire international (FMI) mercredi . « Compte tenu des pressions inflationnistes élevées dans de nombreux pays, y compris le Royaume-Uni, nous ne recommandons pas de programmes budgétaires importants et non ciblés à ce stade, car il est important que la politique budgétaire ne fonctionne pas à contre-courant de la politique monétaire », a déclaré l'organisation.