Mali : Assimi Goïta devient le plus haut gradé du pays
Désormais général d’armée cinq étoiles, le chef de la junte a également décoré les cinq officiers qui ont mené le putsch d’août 2020 à ses côtés.
Avec ses cinq étoiles et son grade de général d’armée, Assimi Goïta devient le plus haut gradé du pays. Avant lui, seuls Moussa Traoré, président de 1968 à 1991, et Amadou Toumani Touré, chef de l’État en 1991-1992 puis de 2002 à 2012, avaient atteint ce grade. Tous deux avaient également accédé au pouvoir après des coups d’État en 1968 et 1991.
Parade en pick-up
Lors de la cérémonie, le général Goïta a accroché les insignes de général de corps d’armée aux épaules des colonels Sadio Camara, ministre de la Défense, Malick Diaw, président d’une assemblée tenant lieu d’organe législatif, et Ismaël Wagué, ministre de la Réconciliation. Un autre colonel, Modibo Koné, chef du Renseignement, est également élevé à ce grade, mais était absent sur les images de la télévision.
Les cinq officiers sont les meneurs du putsch qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, en 2020. Un coup de force consolidé en 2021 par un second putsch à la suite duquel Assimi Goïta a été proclamé président. La junte dirige depuis sans partage un pays confronté à la propagation terroriste et plongé dans une crise profonde depuis 2012.
Une autre figure du régime, le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, a été élevé au grade de général de division, en même temps que cinq autres officiers.
Le général Goïta a paradé en pick-up devant des foules enthousiastes, selon les images de la télévision. Il est pressenti comme probable candidat à une future présidentielle, renvoyée à une date inconnue. Lui-même garde le silence sur le sujet.
Les soutiens de la junte ont pavé la voie à plusieurs années supplémentaires de régime militaire et à une telle candidature présidentielle en mai lors de consultations initiées par le pouvoir et censées proposer des solutions à la crise sécuritaire et politique.
La promotion des colonels au rang de général, ainsi que leur amnistie pour les actes liés aux putschs figuraient parmi les recommandations issues de ces consultations, selon l'AFP.