Mali : Bilan de 4 ans de transition militaire
La période de transition, initialement prévue pour 18 mois, s’est prolongée bien au-delà de son terme officiel, le 26 mars dernier.
Quatre ans après les coups d’État successifs qui ont bouleversé le Mali, le régime militaire en place, dirigé par le colonel Assimi Goïta, continue de régner sans avoir fixé une date pour les élections présidentielles. La période de transition, initialement prévue pour 18 mois, s’est prolongée bien au-delà de son terme officiel, le 26 mars dernier.
Le premier coup d’État, le 18 août 2020, a vu le président Ibrahim Boubacar Keïta évincé sous la pression de manifestations massives contre la corruption et l’insécurité. Cependant, le second coup d’État en mai 2021 a renforcé le pouvoir militaire, permettant au colonel Goïta de consolider son autorité. Cette prise de pouvoir a été marquée par une réorientation stratégique notable, notamment un rapprochement diplomatique avec la Russie, en rupture avec les alliances précédentes avec la France.
La transition, censée rétablir la démocratie, a vu la mise en place d’un gouvernement militaire sans calendrier électoral clair. Cette prolongation a suscité des critiques croissantes sur la gestion des affaires nationales. La crise économique persiste, aggravée par une insécurité endémique qui affecte gravement le quotidien des Maliens.
Le Mouvement du 5-Juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), proche du Premier ministre de transition Choguel Kokalla Maïga, a récemment organisé un meeting à Bamako pour célébrer la chute d’IBK. Bien que le M5-RFP célèbre le changement politique, de nombreux observateurs estiment que la situation des Maliens s’est détériorée depuis le début de la transition.
Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga décrit le 18 août 2020 comme le « jour du changement de paradigme politique », mais le bilan reste mitigé. La transition a permis une refonte des alliances internationales, mais les promesses de réformes politiques et de retour à la démocratie semblent encore lointaines. La médiation de la CEDEAO a tenté d’apporter des solutions, mais la mise en œuvre de leurs recommandations reste une tâche complexe.
En conclusion, le Mali continue de naviguer dans une période de transition prolongée, avec un régime militaire qui fait face à des défis importants tant sur le plan interne qu’international. Les Maliens attendent des réponses claires sur l’organisation des prochaines élections et l’amélioration de leur quotidien.