Niger : Orano perd le contrôle de sa filiale et menace de porter l'affaire en justice
Le géant français de l'uranium, Orano, traverse une nouvelle phase de tensions avec les autorités nigériennes.
Cette situation a des conséquences graves, car la production de la Somaïr ne peut plus être exportée, notamment en raison de la fermeture des frontières avec le Bénin.
Les autorités nigériennes refusent également d'envisager des solutions alternatives pour l'exportation, comme un transport aérien vers la Namibie.
Orano, qui détient 63 % des parts de la Somaïr, a exprimé sa préoccupation face à la gestion actuelle de la filiale, estimant que les décisions prises en conseil d'administration ne sont plus appliquées.
Le groupe français souligne que la suspension des dépenses liées à la production, décidée en novembre pour prioriser le paiement des salaires et préserver l’outil industriel, a été volontairement entravée.
De plus, les dépenses continues sur le site de la Somaïr aggravent chaque jour la situation financière de l'entreprise, qui fait face à des pertes de plus en plus importantes.
À ce jour, les stocks de concentré d’uranium sur le site ont atteint 1 150 tonnes, soit l’équivalent de six mois de production, représentant une valeur estimée à 200 millions d’euros. Ces stocks sont bloqués, car l'exportation est impossible sans l'accès aux frontières fermées.
Orano a réagi en annonçant son intention de défendre ses droits, en évoquant la possibilité d’un recours aux tribunaux. Cette situation survient après la confiscation, en juin 2024, du permis d'exploitation d'Orano sur le gisement d'Imouraren, un autre projet majeur du groupe au Niger.
Le bras de fer avec les autorités nigériennes semble se durcir, tandis que celles-ci cherchent des partenariats avec des entreprises russes, turques ou iraniennes pour remplacer Orano dans le secteur de l'uranium, rapporte RFI.