Crise au Niger : Appel à l'allègement des sanctions de la Cédéao face à l'impact sur la population
Face aux difficultés quotidiennes exacerbées par les sanctions de la Cédéao contre le Niger, les parlementaires de l'institution ont émis un appel à la levée de ces mesures restrictives.
Près de quatre mois après la chute du président Mohamed Bazoum au Niger, la population nigérienne fait face à des réalités difficiles, marquées par des coupures d'électricité fréquentes et une inflation particulièrement élevée, notamment sur les denrées alimentaires. Ces conditions précaires sont largement attribuables au blocus imposé par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) immédiatement après le coup d'État. Depuis plusieurs semaines, une partie de la population a vivement critiqué ces sanctions.
Cette semaine, lors de leur deuxième session ordinaire de l'année 2023, centrée sur le budget, les parlementaires de la Cédéao ont soulevé la question. Ils ont lancé un appel solennel aux chefs d'État de l'institution sous-régionale, plaidant en faveur d'un assouplissement des sanctions. Dans une déclaration, ils ont exprimé les aspirations du peuple nigérien à surmonter les difficultés économiques et les défis humanitaires engendrés par l'interdiction des échanges commerciaux et le gel des comptes du pays dans les banques centrales régionales, des mesures décidées par les dirigeants de la Cédéao.
Les parlementaires ont souligné l'importance de prendre en considération la situation humanitaire et politique au Niger, soulignant sa dépendance essentielle envers ses voisins, notamment le Nigeria pour l'approvisionnement en électricité.
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Suite au coup d'État du 26 juillet qui a renversé le président Mohamed Bazoum, les chefs d'État de la Cédéao, lors d'un sommet extraordinaire le 30 juillet, ont décrété la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la Cédéao et le Niger, ainsi que le gel des avoirs du pays dans les banques centrales des États membres. La Cédéao avait également pris la décision de geler les avoirs des officiers militaires impliqués dans la tentative de coup d'État.
Face à ces mesures, les autorités militaires du Niger ont décidé de porter plainte. La Cour de justice de la Cédéao a ainsi examiné, le 21 novembre à Abuja, la plainte de l'État du Niger contre les chefs d'État de l'institution sous-régionale responsables de ces sanctions. Le verdict de la juridiction communautaire est attendu pour le 7 décembre, trois jours avant la Conférence des chefs d'État de la Cédéao prévue le 10 décembre.