Nouvelle-Calédonie : Un mort, blocages et arrivée de renforts militaires en pleine crise
Depuis six jours, la Nouvelle-Calédonie est en proie à des émeutes violentes déclenchées par une réforme électorale qui a suscité la colère des indépendantistes.
La situation, déjà tendue, s'est aggravée samedi 18 mai avec la mort d'un homme lors d'un échange de tirs. Pendant ce temps, des renforts militaires venus de métropole sont arrivés pour tenter de rétablir l'ordre. Voici le point sur la situation.
Un Mort et Deux Blessés dans un Échange de Tirs
Samedi matin, un homme a été tué et deux autres personnes blessées lors d'un échange de coups de feu à un barrage à Kaala-Gomen, une commune de la province Nord. Selon des sources proches du dossier, les tirs ont éclaté lorsque deux Caldoches (Calédoniens d’origine européenne) ont tenté de franchir un barrage érigé par des émeutiers. Le père est décédé, son fils a été blessé, ainsi qu’un Kanak (Calédonien d’origine autochtone mélanésienne).
Ce décès porte à six le nombre de morts depuis le début des émeutes, dont deux gendarmes et quatre civils (trois Kanaks et un Caldoche). Des centaines de personnes ont également été blessées.
Appel à la Levée des Blocages
Les blocages et les violences perturbent gravement la vie quotidienne des habitants. Le ministre local de la Fonction publique, Vaimu’a Muliava, a alerté sur les conséquences dramatiques de ces blocages, notamment pour les soins de santé. "Des gens meurent non pas à cause des conflits armés, mais parce qu’ils n’ont pas accès aux soins, pas accès à l’alimentation", a-t-il déclaré. Il a exhorté les émeutiers à libérer les routes pour permettre la circulation des médecins et des infirmiers, soulignant que la situation est devenue insoutenable.
Renforts Militaires Déployés
Face à l'ampleur de la crise, 1 000 renforts militaires sont arrivés vendredi soir depuis la métropole, s’ajoutant aux 1 700 soldats déjà déployés. Ces forces sont chargées de sécuriser les ports et l’aéroport du territoire. Le Haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, a reconnu que plusieurs quartiers défavorisés de Nouméa, en majorité peuplés de Kanak, restent sous le contrôle des émeutiers. Il a promis une mobilisation de l’État pour assurer l’approvisionnement en produits de première nécessité et l’établissement d’un pont aérien avec la métropole.
Une Situation Toujours Tendue
La maire de Nouméa, Sonia Lagarde, a affirmé que la situation est "loin d’un retour à l’apaisement". "Les jours se ressemblent, avec leur lot d’incendies et de barricades", a-t-elle déclaré, décrivant Nouméa comme une "ville assiégée". Les dégâts matériels sont considérables, avec de nombreuses structures municipales brûlées, y compris des médiathèques et des écoles. Le montant des dégâts est estimé à environ 200 millions d’euros.
La situation en Nouvelle-Calédonie reste extrêmement préoccupante. Malgré l'arrivée de renforts et les appels à l'apaisement, les tensions persistent et les violences continuent de perturber gravement la vie quotidienne des habitants. Les autorités locales et nationales sont confrontées à un défi majeur pour rétablir l'ordre et assurer la sécurité de la population.