La piraterie demeure l'une des entreprises criminelles les plus lucratives le long de la côte somalienne
L'équipage de pirates somaliens qui avait détourné le vraquier Abdullah battant pavillon bangladais a reçu sa rançon et a quitté le navire, libérant ainsi le bateau et ses 23 membres d'équipage.
Abdullah avait été détourné au large de la côte du Puntland en mars 2024 alors qu'il naviguait de Mozambique avec une cargaison de charbon.
Les pirates ont déclaré à Reuters qu'ils avaient reçu 5 millions de dollars de rançon, soit environ 220 000 dollars par membre d'équipage. Ils ont divisé le butin entre eux et sont partis en petits groupes.
Le propriétaire du navire, SR Shipping, a confirmé à l'AFP qu'un "accord" avait été conclu avec les pirates.
Le versement de la rançon suggère que la piraterie demeure l'une des entreprises criminelles les plus lucratives disponibles le long de la côte somalienne.
Au plus fort de la criminalité maritime dans la région, entre 2005 et 2012, les pirates ont engrangé environ 400 millions de dollars, selon les estimations de la Banque mondiale.
On ne sait pas si les pirates ont réussi à s’échapper pour profiter de leur butin. Un officier de la police du Puntland a déclaré au média local somalien Garowe que huit membres du gang avaient été arrêtés juste après avoir quitté le navire. Pour autant on s’interrogera de savoir ce que les pirates feront de leur butin.
Les signalements et les approches de pirates ont été observés beaucoup plus fréquemment dans l'océan Indien depuis le début des attaques houthis dans la mer Rouge l'année dernière.
Alors que les marines occidentales se repositionnaient pour lutter contre les drones et les missiles anti-navires des forces houthis au Yémen, les opérations de lutte contre la piraterie ont pris du retard, laissant une ouverture pour que les gangs somaliens écument à nouveau les mers.
La marine indienne a pris des mesures pour combler cette lacune. En mars 2024, les forces navales indiennes ont capturé un grand gang de 35 pirates à bord du vraquier Ruen. Les suspects ont été ramenés en Inde pour y être jugés.