Polémique au Bourget : le maire accusé de double discours sur le burkini en France
Mercredi 16 octobre, une révélation du Parisien a déclenché la polémique : Jean-Baptiste Borsali, maire divers droite du Bourget, est pointé du doigt pour avoir ouvert clandestinement la piscine municipale à des femmes en burkini.
Cette affaire, qui mêle mensonges et hypocrisie politique, indigne particulièrement Isabelle Saporta.
Tout commence dimanche 6 octobre, lorsque la piscine municipale du Bourget est fermée pour un excès de chlore dans l’eau, la rendant dangereuse pour les baigneurs. Cependant, à 13 heures, comme par magie, la piscine rouvre ses portes pour accueillir une association de femmes en burkini. L'eau, soudainement purifiée, permet à ces femmes de profiter de l’équipement public, pendant que les autres habitants du Bourget restent privés d’accès.
Saporta s'insurge : "Le maire nous prend pour des idiots avec cette histoire d'excès de chlore qui disparaît comme par enchantement." En effet, la justification du maire paraît d'autant plus suspecte qu’il est stipulé noir sur blanc dans les échanges de SMS entre les membres de l'association : "burkini autorisé, pas d'inquiétude". Pourtant, le règlement intérieur de la piscine interdit le port du burkini, un fait que Borsali ne pouvait ignorer.
Face à la controverse, Jean-Baptiste Borsali prétend avoir été dupé, affirmant qu'il pensait accueillir une association de femmes atteintes du cancer du sein, portant des maillots adaptés à leurs prothèses. Mais ce mensonge ne fait que renforcer les soupçons, à tel point qu'Isabelle Saporta se demande : "Le maire croit-il vraiment que son nez ne s’allonge pas à chaque excuse inventée ?"
Le problème soulevé par cette affaire dépasse la simple question du burkini. Saporta rappelle que le maire a deux choix : soit il ouvre des créneaux réservés aux femmes en burkini et l’assume pleinement, quitte à engager un débat public comme l'avait fait Éric Piolle à Grenoble, soit il considère ces créneaux comme contraires à la laïcité et les refuse. Mais ce qu’elle dénonce avec force, c’est l'hypocrisie qui entoure cette décision, prise dans l'ombre, sans clarté ni courage politique.
"Pro ou anti-burkini, nous sommes tous d'accord sur un point : il est temps de mettre fin à cette hypocrisie, car c’est elle qui nous tue à petit feu."