Présidentielle au Sénégal : le camp de Bassirou Diomaye Faye revendique la victoire et les experts s’en félicitent
Les résultats officiels sont toujours attendus…
Une victoire au premier tour se dessine pour l’opposant, dont plusieurs candidats ont reconnu la victoire à l’issue de l’élection de ce dimanche. Son principal adversaire, Amadou Ba, se dit « certain » d’être au moins qualifié pour un deuxième tour.
Les premiers bureaux de vote à avoir dépouillé leurs urnes remplissaient à peine leur procès-verbaux que les klaxons retentissaient déjà dans la capitale. Les partisans de Bassirou Diomaye Faye, candidat par procuration de l’opposant empêché Ousmane Sonko, ont commencé dès 20 heures à fêter les résultats du premier tour de l’élection présidentielle.
Premières tendances : Bassirou Diomaye obtient 56,7%, Amadou Ba 31%
Le Sénégal compte les voix de la présidentielle à l'issue du premier tour d'une élection qui tranchera entre la continuité et un changement peut-être radical après trois années d'agitation et de crise politique, selon Seneweb.
Les résultats publiés bureau par bureau donnent l'avantage au principal candidat de l’opposition Bassirou Diomaye Faye devant celui du pouvoir, Amadou Ba, très loin devant les 15 autres concurrents.
Selon les premières tendances, le candidat de Pastef est actuellement à 56,7% des voix et Amadou Ba de la coalition Benno bokk yaakaar (Bby) est à 31,4%, selon le statisticien Alphonse Thiakane sur les ondes de la Rfm.
Viennent ensuite Khalifa Sall 4%, Aliou Mamadou Dia 3 % et Idrissa Seck 1 %, selon le statisticien, qui promet de donner plus de détails plus tard dans la soirée.
C'est une révolution
Par ailleurs, le membre du pool des avocats pour la défense des intérêts de Ousmane Sonko, Me Ciré Clédor a jubilé suite aux premières tendances de la présidentielle de ce dimanche 24 mars. «Plus qu'une élection, c'est une révolution et un référendum pour la souveraineté totale et la prise en charge par le peuple sénégalais de son propre destin. C'est l'aboutissement d'une lutte sans compromissions, d'une jeunesse déterminée qui a réussi à déraciner un système, un baobab qui a toujours exhibé ses biceps », a-t-il déclaré.
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Ce qui lui a fait dire que que peuple s’est exprimé. Qu’il a fait le choix de la rupture. «C'est aussi la victoire d'un homme, Ousmane Sonko, qui est gardien du temple et l'artisan pour la réalisation du projet de société qui a emballé toute une nation, forcé le respect de l'Afrique et du monde progressiste. Le Peuple Sénégalais, ce grand Peuple, vient de résoudre la contradiction principale, qui était de terrasser le mammouth, le néocolonialisme et les compradores. Bassirou Diomaye Faye a porté avec dextérité le projet Pastef avec à ses côtés le grand timonier et le peuple Sénégalais qui l'a validé », a expliqué l’avocat dans des déclarations publiées par Seneweb.
Me Ciré Clédor Ly a, également fait remarquer que «c’est tout un État qu'il y aura à construire, mais les patriotes qui regorgent de compétences aiguës, de forces physiques et de technicités, sont pressés de servir sans réserves et ils relèveront à coup sûr le défi». «Enfin la délivrance », souligne-t-il.
Abdoulaye Bathily félicite Ousmane Sonko et Diomaye Faye
Les messages de félicitations à l'endroit du Pastef continue de pleuvoir. Après les candidats, d'autres hommes politiques du Sénégal ont aussi reconnu et salué la victoire de Bassirou Diomaye Faye.
Parmi eux, Abdoulaye Bathily. A travers un post sur X, il déclare: "Je félicite le Pastef et ses leaders Ousmane Sonko et Diomaye Faye et toutes les forces vives de notre pays pour cette belle victoire qui ouvre la voie à la réhabilitation de l’exception sénégalaise et à la reprise de la marche de notre beau pays pour la démocratie et le progrès".
L'homme politique en retrait de la vie publique a, auparavant, estimé que "l'élection présidentielle de ce jour 24 Mars 2024 constitue un événement historique majeur qui réconcilie la démocratie sénégalaise avec ses plus belles pages de gloire".
Brillante victoire
«J'adresse mes chaleureuses félicitations au Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye pour sa brillante victoire dès le premier tour au vu des tendances lourdes qui se dégagent de cette présidentielle de mars 2024 ». Ces propos sont du Secrétaire général du Parti africain pour la démocratie et le socialisme (AJ/PADS), Mamadou Diop Decroix.
L’homme politique d’associer «à ces félicitations le Président Ousmane Sonko et tout le Pastef ainsi que la coalition Diomaye2024 ». «Hommage au peuple Sénégalais pour sa maturité et sa détermination. Ce soir une page se tourne assurément dans l'histoire de notre pays », a-t-il déclaré sur Facebook.
Cheikh Niass: Sonko a sauvé Diomaye
Le président Directeur général (PDG) du groupe de presse Walfadjri a réagi après les premières tendances de la Présidentielle de ce dimanche 24 mars. Lesquelles sont favorables au candidat de la coalition Diomaye-Président.
Cheikh Niass n’a pas mâché ses mots, selon Séneweb. «J'ai une pensée et un profond respect pour Monsieur Ousmane Sonko pour sa générosité, son humilité et le don de soi dont il a fait montre. Aujourd'hui, c'est bien la victoire de Sonko qui a tout fait pour faire gagner son candidat, le nouveau président de la République, Son excellence Monsieur Bassirou Diomaye Faye »
Au contraire, poursuit l’avocat, « Macky Sall quitte tristement le palais, car rien ne justifiait le report, et il n'a rien fait non plus pour soutenir son candidat » et pour finir, il a déclaré qu’au final, Sonko a sauvé Diomaye, mais Macky a tué Amadou Ba. «Ainsi va la politique. Bravo au peuple Sénégalais », conclut Me Cheikh Niass.
Soutiens du candidat
Très rapidement, les soutiens du candidat du parti dissous Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité) ont envahi les rues de Dakar, entassés dans les coffres des voitures, fonçant sur leurs scooters ou courant par dizaines en chantant pour rejoindre le domicile d’Ousmane Sonko et le siège du parti, dans le quartier de Dieuppeul.
Le dépouillement ne faisait pourtant que commencer sur l’ensemble du territoire national. Près de 7,3 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes dimanche, pour une élection à 19 candidats qui s’est transformée en duel entre l’opposant et le candidat de la majorité Amadou Ba. Plus de 15 000 bureaux de vote étaient répartis dans le pays, mais les premiers PV, diffusés dans la presse ou par les mandataires des partis, donnaient alors Bassirou Diomaye Faye largement en tête des bureaux où les résultats étaient disponibles.
L’ambiance était à la fête au QG du Pastef en début de soirée, où les partisans chantaient « Diomaye Président » devant un écran qui diffusait en direct la chaîne du parti, Jotna TV, dont les présentateurs annonçait déjà sa victoire. L’équipe de campagne du candidat, plus prudente, ne s’est toutefois pas prononcée sur d’éventuels résultats avant le milieu de la nuit.
L’opposant partait néanmoins avec une avance incontestable dans les zones où son parti est le plus fort, soit les grands centres urbains. Sa victoire à Dakar semble d’ores-et-déjà acquise, selon plusieurs sources, dont certaines issues de la majorité.
Le camp présidentiel conteste la victoire de Diomaye Faye
À quelques kilomètres de là, l’ambiance était morose au siège de l’Alliance pour la République (l’APR, parti présidentiel). Certains responsables de la majorité admettaient même déjà, à demi-mots, la victoire de leur opposant. La quasi-totalité des autres candidats ont ainsi félicité Diomaye Faye pour sa victoire au cours de la soirée, y compris le candidat recalé Karim Wade, qui avait appelé à voter pour le cadre du Pastef vendredi.
L’équipe d’Amadou Ba annonce pourtant un second tour
Peu après 23 heures, l’équipe d’Amadou Ba annonçait pourtant un second tour « dans le pire des cas », selon les résultats compilés par leurs équipes. « Nous continuerons de respecter les prérogatives des différentes institutions chargées du recensement et de la proclamation des résultats. Nous appelons tous les autres candidat à faire de même », prévenait le candidat, qui dénonçait « une volonté de manipulation et de conquête du pouvoir par le vandalisme » du camp adverse.
Peu après deux heures du matin, les principaux leaders de la coalition Diomaye président se sont réunis devant le siège du Pastef pour livrer leurs estimations, après avoir compilé selon leurs dires 72 % des suffrages exprimés. « Bassirou Diomaye Faye est à 57,8 % et Amadou Ba à un peu plus de 31 %. Les dés sont jetés », a déclaré le député Guy Marius Sagna.
Amadou Ba s’exprime depuis le siège de son parti
Des chiffres qui correspondait peu ou prou à ce qui a été annoncé dans la nuit par la chaîne Radio Futur Média (RFM). Le directeur de campagne du candidat, Moustapha Guirassy, a pour sa part déclaré que son camp était désormais « les gouvernants du Sénégal ». Les résultats officiels seront pourtant publiés dans le courant de la semaine.
L’ancien Premier ministre, qui devait lui s’exprimer dans les prochaines heures, a d’abord renoncé à prendre la parole depuis le siège de son parti. Il s’est finalement adressé à ses partisans, brièvement, tard dans la nuit. « Je remercie le peuple sénégalais pour cette mobilisation, et tous ceux qui ont bien voulu m’accorder leurs suffrages », a-t-il déclaré devant une salle comble, sans se prononcer sur les résultats du vote, selon Jeune Afrique.
« Je suis attaché à la République et à l’État de droit, ce qui fait que je ne me prononce pas sans avoir tous les éléments, a-t-il insisté. Nous aurons les informations demain au plus tard ». Amadou Ba doit s’exprimer lundi à midi et a appelé les Sénégalais « au calme et à la sérénité » avant la publication des résultats officiels.
« Le prochain président de la République devra réconcilier les Sénégalais »
Mgr Benjamin Ndiaye, l’archevêque de Dakar, s’était prononcé contre le report de la présidentielle. Il se réjouit que l’élection se tienne enfin ce dimanche, après de multiples rebondissements.
Archevêque de Dakar, Mgr Benjamin Ndiaye est une voix prépondérante de l’Église catholique. À la tête du diocèse de la capitale sénégalaise depuis 2015, il a été l’une des premières personnalités religieuses à dénoncer l’annulation le 3 février de l’élection présidentielle, initialement programmée le 25 février.