Procès du prince Harry : Les révélations du duc de Sussex au deuxième jour du procès contre le Mirror
Le procès du prince Harry contre le tabloïd "Daily Mirror", qu'il accuse d'avoir piraté sa messagerie téléphonique pour se procurer des informations, s'est ouvert le mardi 6 juin. Il devrait durer sept semaines.
Au Royaume-Uni, la bataille judiciaire fait rage à Londres alors que le duc de Sussex, prince Harry a témoigné, ce mardi, dans le procès qui l'oppose au Mirror Group Newspapers
. À la barre, le prince Harry a dénoncé l’intrusion de la presse dans sa vie privée, qu’il juge responsable de sa souffrance, avant de se retrouver en difficulté face aux questions de l'avocat de l'éditeur de presse qui ne lâche rien !
"Combien de sang va encore tâcher leurs doigts avant que quelqu’un ne mette un terme à cette folie ?" Dans sa déclaration officielle de témoin rédigée en marge du procès contre le groupe de presse britannique le Mirror Group Newspapers (MGN), le prince Harry ne mâche pas ses mots, selon PurePeople.
Avec véhémence, il l’accuse d’avoir violé sa vie privée en recueillant des informations de façon illégale, y compris via le piratage téléphonique, entre 1996 et 2011. Ce 6 juin 2023, au deuxième jour de la procédure judiciaire, le duc de Sussex a ainsi mis un point d'honneur à exposer sa version des faits, en sa qualité de témoin. Pendant cinq heures, il est revenu – sous serment – sur plusieurs des articles considérés comme litigieux. Face à lui, Andrew Green, l’avocat de MGN, réputé pour sa ténacité, n’a pas hésité une seule seconde à le mettre en défaut.
Le prince Harry a été confronté mardi 6 juin 2023 pendant cinq heures à un interrogatoire mené par l'avocat de l'éditeur d'un tabloïd britannique qu'il accuse de collecte d'informations illégales devant la justice britannique. Un face à face inédit car aucun membre de la famille royale n'avait témoigné devant la justice depuis plus d'un siècle. Portant un costume sombre, le fils cadet du roi Charles III a pris place dans le box des témoins face à l'avocat de la partie poursuivie, Andrew Green, défenseur du groupe de presse MGN, qui édite le Daily Mirror ainsi que ses éditions dominicales et people.
D'un côté, un prince qui se dit traumatisé par les intrusions répétées de la presse ayant marqué sa vie. De l'autre, un avocat qui connaît son dossier sur le bout des doigts et qui est déterminé à ce que son client n'endosse que la responsabilité de ses propres écarts mais pas plus. Cette confrontation est l'occasion de mieux comprendre ce que le frère de William a vécu durant des années. "J'ai connu l'hostilité de la presse depuis que je suis né", déclare-t-il, revenant sur l'état de paranoïa dans lequel l'ont plongé ces intrusions, lui qui a tant souffert ensuite de la disparition brutale de sa mère Lady Diana, victime selon lui de l'acharnement des médias. Cependant, cette rencontre entraîne aussi un nouveau déballage de sa vie privée.
Dès le début du procès, le fils cadet du roi Charles déclare sans détours que "chaque article" sorti à son sujet l’a "fait souffrir". Une "hostilité" à laquelle il doit faire face "depuis sa naissance" : "Enfant, chacun de ces articles a joué un rôle important et destructeur dans ma croissance", confie Harry à la Haute Cour de Londres. À titre d’exemple, l’époux de Meghan s'appuie sur l’article du Mirror daté de septembre 1996 qui rapporte sa contrariété à propos du divorce de ses parents et surtout, de la visite de sa mère, la princesse Diana, à son école le jour de ses 12 ans.
Un papier "truffé" d’informations privées selon lui, qui "n’avait aucune légitimité" à paraître. Mais voilà, pour Andrew Green, la Press Association avait publié, deux jours auparavant, un article indiquant que la princesse serait présente. Rien d’illégal donc. Pantois, le prince Harry répond qu’il n’était pas au courant.
Le duc de Sussex persévère néanmoins, suggérant que certaines de ces histoires non-fondées auraient été conçues dans le but de l’évincer de la famille royale, rapporte le Telegraph. Il en veut pour preuve la rumeur qui insinuait que le major James Hewitt était son vrai père. Dans sa déposition, Harry révèle avoir souffert de cette calomnie et du "complot visant à voler un échantillon d’ADN" pour tester sa filiation. Ce n’est d'ailleurs qu’en 2014 qu’il a découvert que sa mère n’avait rencontré le major qu’après sa naissance, avoue-t-il à la cour.
"À l’époque, quand j’avais 18 ans et que j’avais perdu ma mère six ans plus tôt, des histoires comme celle-ci me semblaient très dommageables et très réelles. Elles étaient blessantes, méchantes et cruelles, selon Point de vue.