Fusillade à Paris : ce que l'on sait sur les trois victimes kurdes
Un rassemblement regroupant des centaines de personnes a eu lieu à la place de la République à Paris au lendemain de l'attaque du 23 décembre pour rendre hommage aux trois victimes.
Deux jours avant le Noël, le vendredi 23 décembre, en plein centre de Paris, rue Enghien, trois personnes ont perdu la vie, en face du centre culturel kurde Ahmet Kaya.
Toutes les trois ont été victimes de l'assaillant William M., sexagénaire, «raciste» et «voulant s'en prendre à la communauté kurde», selon sa propre déposition qu'il a faite à la police judiciaire, en charge de l'enquête. Portrait de Emine Kara, Mir Perwer et Abdulrahman Kizil, morts pour avoir appartenu à cette communauté, raconte Le Figaro.
Emine Kara, la femme engagée pour les autres femmes
Avec ses cheveux bruns et son air très décidé, Emine Kara était «responsable du mouvement des femmes kurdes en France», selon Agit Polat, porte-parole de l'association Conseil Démocratique Kurde en France. Depuis quelques jours, elle était en charge de l'hommage qui serait réalisé pour les dix ans de l'assassinat de trois femmes kurdes en plein Paris.
Avant même de pouvoir en célébrer l'anniversaire, elle a subi le même sort. Pour Agit Polat, elle «avait une certaine responsabilité plus large à l'échelle du mouvement des femmes kurdes du monde entier. Dans ce sens, ce n'est pas une cible qui a été prise au hasard pour nous.»
«Elle est venue en France, car elle avait été blessée dans le combat contre Daech, précise Berivan Firat, porte-parole des relations extérieures du CDKF.
Elle a combattu dans le nord et l'est de la Syrie (notamment dans l'offensive de Rakka, NDLR). Elle était venue en France pour être soignée. C'est aussi une femme qui a combattu pour la protection de la France. Malheureusement, la France n'a pas pu la protéger.» Elle avait fait une demande d'asile politique, qui avait été rejetée par les autorités françaises, selon le mouvement kurde.
Mir Perwer, le chanteur qui dérangeait Erdogan
Mir Perwer était un jeune artiste, un compositeur de mélodies kurdes. Selon Berivan Firat, ses textes dérangeaient le pouvoir d'Erdogan en Turquie.
Raison pour laquelle il a dû se réfugier en France, sous la protection de l'asile politique, après avoir affronté un procès puis un séjour en prison pour contestation au pouvoir turc.
«Il a été tué alors qu'il était en train de manger dans le restaurant en face du centre démocratique kurde», ajoute le porte-parole des relations extérieures du Conseil démocratique kurde en France (CDKF), selone Figaro.
Abdulrahman Kizil, le Kurde dévoué
Âgé de 48 ans, Abdulrahman Kizil était un citoyen kurde ordinaire, entièrement dévouée à la défense de son peuple.
«Il avait l'habitude de venir tôt le matin, même souvent jusqu'au soir. Il était dans toutes les actions, les manifestations kurdes», se souvient Berivan Firat.