Guerre en Ukraine : des milliers de vies disparues dans l'ombre, un bilan alarmant
Kiev a partagé aujourd'hui des informations sur le nombre de civils et de militaires portés disparus depuis le début de la guerre avec la Russie. Au cours des deux dernières années, les bilans chiffrés ont été extrêmement rares.
L'Ukraine a déclaré mardi 16 avril avoir identifié près de 37 000 civils et militaires portés disparus depuis le début de la guerre russo-ukrainienne. Cependant, ce chiffre est incomplet en raison notamment de l'occupation par Moscou de près de 20 % du territoire national.
"Près de 37 000 personnes sont portées disparues, dont des enfants, des civils et des militaires", a indiqué Dmytro Loubinets, le commissaire ukrainien aux droits de l'homme, sur Facebook. Il a néanmoins souligné que ces chiffres pourraient être beaucoup plus élevés, car le recensement est toujours en cours.
Depuis le début de la guerre le 24 février 2022, des dizaines de milliers de personnes, civiles et militaires, ont perdu la vie, mais il n'existe aucun bilan global établi à partir de sources fiables.
Le président Volodymyr Zelensky a déclaré fin février que 31 000 de ses soldats avaient été tués au cours des deux années de guerre, ce qui est l'un des rares cas où l'Ukraine a donné un bilan officiel de ses pertes militaires. En revanche, l'armée russe n'a communiqué que très rarement sur ses pertes militaires, et ces chiffres sont largement considérés comme minimisés.
Le nombre de victimes civiles est également inconnu, car il n'y a aucune information fiable disponible concernant les territoires occupés par la Russie depuis le début de la guerre, qui a entraîné la destruction de nombreuses villes et villages.
De plus, selon Dmytro Loubinets, environ 1 700 Ukrainiens sont détenus illégalement par la Russie. L'Ukraine estime également que le nombre d'enfants ukrainiens déportés en Russie depuis les zones occupées au cours des deux dernières années est d'au moins 20 000. À ce jour, les autorités ukrainiennes ont réussi à rapatrier un peu moins de 400 enfants.
En outre, au printemps 2023, la Cour pénale internationale a émis un mandat d'arrêt contre le président Vladimir Poutine et la commissaire russe à l'enfance, Maria Lvova-Belova, pour leur rôle présumé dans la "déportation" d'enfants ukrainiens vers la Russie. Le Kremlin rejette ces accusations.