Sénégal: les ministres placés sous l'autorité directe du Premier ministre Ousmane Sonko
Le Sénégal témoigne d’une nouvelle ère politique…
Une époque de changement total… Récemment, au Sénégal, tous les ministres sont placés sous l’autorité directe du Premier ministre, selon les premiers décrets émis début avril. L’ancien Premier Ministre, Abdoul Mbaye a émis des réserves sur les premières décisions du gouvernement de Ousmane Sonko s’agissant des responsabilités du Premier ministre.
Il s’agit d’une décision qui a fait réagir d’anciens politiques sénégalais. Est-ce une manière de renforcer les pouvoirs du Premier ministre ? La question est posée par Abdoul Mbaye, ancien Premier ministre du Sénégal ou encore Mamadou Thiam, ancien coordinateur de la communication de la présidence de la République.
C’est sur sa page Facebook qu’Abdoul Mbaye a fait part de ses réserves sur le nouveau rôle du Premier ministre au Sénégal qui jusqu’à tout récemment était de juste coordonner les actions du gouvernement. Mais depuis la publication des décrets relatifs aux attributions des ministres du gouvernement, le rôle du Premier ministre se trouve plus important, rapporte RFI.
La controverse monte
Selon lui, « placer un ministre « sous l’autorité du Premier ministre » pourrait avoir des conséquences en termes de responsabilités pénales, remettant en cause la jurisprudence existante lorsque le Premier ministre est un membre du Gouvernement, lui-même institution collégiale ».
Selon les textes officiels, les ministres sont « placés sous l’autorité du premier ministre », Ousmane Sonko. Ce qui, selon Abdoul Mbaye, pourrait avoir des conséquences en termes de responsabilités pénales. L’ancien Premier ministre d’expliquer qu’avec ce changement dans la formulation des décrets, le chef du gouvernement pourrait directement être responsable, par exemple, dans le cadre d’un faux rapport d’un ministre.
Quel avenir pour les relations entre la France et le Sénégal à l'ère de Bassirou Diomaye Faye?
Mamadou Thiam, ancien coordinateur de la communication de la présidence de la République, se demande lui si ce changement est une manière d’augmenter les pouvoirs du Premier ministre, qui est dorénavant la seule autorité à qui les autres ministres doivent rendre compte.
Pour le porte-parole du gouvernement, il n’y a vraiment pas de quoi polémiquer. Selon Amadou Moustapha Ndieck Sarré, ministre de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, le Premier ministre est un chef d’orchestre et tous les ministres, des membres de cet orchestre. Il est aussi le seul à rendre compte directement au président de la République.
Par ailleurs, pour le deuxième voyage officiel du président, élu le 24 mars dernier, Bassirou Diomaye Faye a choisi la Gambie, ce samedi 20 avril. Un pays qui a la spécificité d’avoir toutes ses frontières terrestres à l'intérieur du Sénégal et qui y est donc particulièrement lié.
C’est une tradition de la diplomatie sénégalaise, celle de privilégier les voisins directs pour les premiers voyages officiels des présidents élus. C’est la politique de bon voisinage.
En 2012, Macky Sall avait ainsi réservé à la Gambie son premier déplacement à l’étranger. Cette fois-ci, Bassirou Diomaye Faye le fait dans l’autre sens. Il s’est d’abord rendu en Mauritanie, jeudi 18 avril, avant Banjul, ce samedi 20 avril.
Les deux pays sont, sans conteste, extrêmement liés par la géographie, d’abord. L’un étant quasiment imbriqué dans l’autre, la Gambie a toutes ses frontières terrestres à l’intérieur du Sénégal.