Sénégal : la date de l'élection présidentielle enfin connue !
Le forum politique, annoncé le 22 février dernier par le président sénégalais Macky Sall pour parvenir à un consensus national sur la suite du processus électoral interrompu, a abouti à deux propositions principales mardi.
La première proposition est la tenue de l'élection présidentielle le 2 juin (après l'expiration du mandat du président actuel) et le maintien au pouvoir du président Macky Sall jusqu'à l'installation de son successeur.
Les participants se sont appuyés sur les dispositions de l'article 36 de la Constitution sénégalaise qui stipule que "le président de la République en exercice reste en fonction jusqu'à l'installation de son successeur".
Ces recommandations vont à l'encontre des souhaits de 17 des 19 candidats qui ont boycotté ce "dialogue national", préférant saisir le Conseil constitutionnel afin que le vote ait lieu avant le 2 avril, date d'expiration du mandat de Macky Sall.
Le président sénégalais devrait se prononcer sur la date du vote après avoir reçu les recommandations de ce forum. Lors d'une entrevue télévisée avec des journalistes sénégalais la semaine dernière, il avait promis qu'en cas de consensus, il prendrait "immédiatement" le décret de convocation des électeurs.
Selon les participants interrogés par la presse, le forum s'est conclu par "un large consensus".
Alors que le vote était prévu le 25 février, M. Sall avait annoncé le 3 février un report de dernière minute, provoquant une forte colère dans le pays.
Des manifestations, qui ont été réprimées, ont entraîné la mort de quatre personnes et de nombreuses arrestations.
Le 15 février, le Conseil constitutionnel a invalidé le report.
M. Sall a justifié ce report en invoquant les profondes divisions causées par la validation des candidatures et la crainte qu'un scrutin contesté ne déclenche une nouvelle vague de troubles après les violences meurtrières de 2021 et 2023.
Le front anti-report soupçonne le président de jouer la montre, soit pour favoriser son camp car les choses se présenteraient mal pour lui lors de l'élection présidentielle, soit pour s'accrocher au pouvoir au-delà du 2 avril.
Selon des informations de l'AFP, une grande partie des participants est favorable à la "réouverture partielle de la liste des candidats", ce qui permettrait de valider la candidature de Karim Wade, le candidat du Parti Démocratique sénégalais, initialement disqualifié en raison de sa double nationalité.