États-Unis :J.D. Vance, un choix controversé pour vice-président de Trump
Donald Trump a mis fin au suspense en annonçant ce lundi 15 juillet avoir choisi le sénateur J.D. Vance pour être son vice-président, au premier jour d'une convention chamboulée par la tentative d’assassinat de l’ex-président républicain.
"J'ai décidé que la personne la plus apte à assumer la fonction de vice-président des États-Unis était le sénateur J.D. Vance, du grand État de l'Ohio", a indiqué le républicain sur son réseau, Truth Social.
Ancien militaire et auteur à succès, cet élu de 39 ans au profil éclectique n'a eu de cesse de défendre au Congrès les causes chères à l'ex-homme d'affaires, comme la lutte contre l'immigration et la défense du protectionnisme économique.
"J'ai une bonne mémoire. Si vous combattez politiquement Trump et les candidats qu'il soutient aujourd'hui, ne venez pas me demander mon aide dans un an pour passer votre loi ou les projets qui vous tiennent à cœur", a averti en début d'année le sénateur au visage rond, mèche impeccable et barbe soignée.
Des propos raillés par ses opposants, qui n'ont pas manqué de souligner l'ironie de la situation. Avant de défendre bec et ongles Donald Trump, J.D. Vance n'était pas avare de critiques à l'égard du milliardaire.
Disant un jour être un "type qui ne sera jamais pro-Trump", il a également qualifié dans le passé le magnat d'"idiot" et de "nocif", s'inquiétant même qu'il soit "l'Hitler de l'Amérique".
Un parcours atypique
Avant de rejoindre Washington, J.D. Vance a eu un parcours pour le moins atypique. Il grandit dans une famille monoparentale modeste de la "Rust Belt", région du nord-est des États-Unis profondément marquée par le déclin industriel, puis entre dans l'armée. Il étudie ensuite le droit dans l'une des universités les plus prestigieuses du pays avant de faire carrière dans la Silicon Valley.
Mais c'est un livre, Hillbilly Elegy, publié en 2016 qui le fait connaître. Dans ce récit autobiographique devenu un best-seller adapté au cinéma, J.D. Vance raconte son enfance chaotique dans une Amérique blanche meurtrie par le chômage et les addictions, et fait entendre la voix d'une population ouvrière désillusionnée et déclassée, pleine de rancunes.
Ce père de trois enfants est devenu une figure prisée des plateaux de télévision, sur lesquels il défend énergiquement et avec loyauté le candidat républicain à la présidentielle de novembre.
S'il est parfaitement aligné sur les positions migratoires et économiques de son patron, J.D. Vance apparaît cependant davantage à droite sur d'autres questions, comme l'avortement, où il s'est prononcé contre des exceptions aux interdictions, même en cas de viol ou d'inceste.
J.D. Vance est même devenu la figure de tête du mouvement de "la Nouvelle Droite", des jeunes conservateurs qui tentent de donner une orientation plus radicale au mouvement isolationniste et anti-immigration de Donald Trump, écrivait en mars Politico.
"Contrairement aux partisans républicains plus conventionnels de Trump, la cohorte de la Nouvelle Droite de Vance considère que Trump n'est que la première étape d'une révolution populiste-nationaliste plus large qui est déjà en train de remodeler la droite américaine", pouvait-on y lire.