Une "hypocrisie manifeste": Téhran dénonce l'«ingérence» de Macron après son soutien aux manifestations
Le chef de l'État français a déclaré cette semaine "condamner la répression menée aujourd'hui par le régime iranien", alors que de nombreuses manifestations agitent le pays ces dernières semaines.
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Le ministère iranien des Affaires étrangères a condamné ce vendredi les propos du président français, Emmanuel Macron, qui a exprimé sa solidarité avec les manifestants en colère contre la mort de Mahsa Amini.
Les propos de Emmanuel Macron sont une "ingérence" et ils ont servi à encourager "des personnes violentes et des contrevenants", a déclaré le porte-parole du ministère, Nasser Kanani, dans un communiqué.
Macron dit être "aux côtés" des manifestants
Interrogé mercredi lors d'une émission diffusée sur France 2, le chef de l'État français avait fait part de son "admiration" pour les "femmes" et les "jeunes" qui manifestent depuis la mort le 16 septembre de cette Kurde iranienne de 22 ans, trois jours après son arrestation par la police des moeurs à Téhéran.
"Nous nous tenons aux côtés de celles et ceux qui se battent pour ces valeurs", avait-il insisté, assurant "défendre" et "soutenir" ce "qui se passe en Iran".
"De manière très claire, la France condamne la répression menée aujourd'hui par le régime iranien", avait-il encore dit.
Une "hypocrisie manifeste", selon l'Iran
Nasser Kanani a déclaré qu'il était "surprenant" que la France condamne les forces de sécurité iraniennes qui ont dû gérer des "personnes violentes et des émeutiers", alors qu'elle menace d'utiliser la force en réponse à des "grèves de salariés dans le secteur du pétrole et du gaz" en France.
"Il s'agit d'une hypocrisie manifeste qui prouve une fois de plus que les droits de l'Homme, dans le dictionnaire de nombreux gouvernements occidentaux prétentieux, ne sont rien de plus qu'un jouet et un outil pour atteindre des objectifs politiques et s'immiscer dans les affaires d'autres pays", a-t-il poursuivi.
Le décès en Iran de Mahsa Amini a déclenché la plus grande vague de manifestations depuis les protestations de 2019 contre la hausse du prix de l'essence dans ce pays riche en pétrole. Plus de 100 personnes ont y été tuées et des centaines arrêtées, selon des ONG.