UE-Turquie: le sexisme en politique fait que beaucoup de femmes ne se lancent pas
L’image de la présidente de la Commission européenne isolée, loin du président turc et du président du Conseil européen, reflète le sexisme ordinaire dont sont victimes de nombreuses femmes politiques.
Ursula Von der Leyen, présidente de la commission européenne, restant interdite lors d’une rencontre en Turquie avec le président Erdogan et Charles Michel, président du Conseil européen : cette image a fait le tour du monde via les réseaux sociaux et même donné lieu au hashtag #Sofagate. Ce mardi 6 avril, aucun siège n’est installé pour elle. En découvrant que les deux hommes n’avaient pas prévu qu’elle les rejoigne, on l’entend dire « hum » sans que cela suscite la moindre réaction. Elle se retrouve donc assise, en retrait
Ce n’est pas la première fois que les femmes politiques, même aux plus hautes fonctions, font l’objet d’humiliations. Analyse de ces actes et paroles qu’elles doivent endurer.
Leur refuser un siège. « Un siège, c’est le pouvoir. Le refuser à Ursula Von der Leyen revient à lui dire tu es une intruse. Pour beaucoup d’hommes, la politique reste leur pré carré », tranche Claire Desaint, co-présidente de l’association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir.
Ne pas leur serrer la main. L’épisode en Turquie en rappelle d’autres. En 2017, l’ancien président américain, Donald Trump, refuse de serrer la main d’Angela Merkel, chancelière fédérale d’Allemagne. Rebelote en 2020 avec Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants des États-Unis.
Les réduire à leur corps. Fin mars, un rapport de l’OTAN révèle l’ampleur des attaques contre les ministres finlandaises sur Twitter et craint que le phénomène dissuade les femmes de s’engager. Entre autres insultes sexistes, on les appelle l’« équipe Tampax