Ukraine: Y aura-t-il une guerre nucléaire ? l’avis d’un expert dans la gestion des risques géopolitiques
Interviewé par Al-Ain News, le Général (2S) Jean-Bernard Pinatel, expert dans la gestion des risques géopolitiques, est revenu sur la possibilité de déclenchement d’une guerre nucléaire en Ukraine.
A une question sur une éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, le Général Pinatel a directement répondu « Ce serait la guerre nucléaire mondiale ».
Cependant, l’expert dans la gestion des risques géopolitiques a expliqué que « le but des Etats-Unis est de maintenir cette guerre dans son périmètre actuel car le but de Washington est d’empêcher toute alliance stratégique entre l’Europe et la Russie et d’affaiblir la Russie et l’Europe. Car s’il y avait cette alliance, il y aurait la création d’un troisième acteur mondial qui arbitrerait l’affrontement des USA et de la Chine pour la suprématie mondiale », ajoutant que « les USA veulent rester dans un monde bi-polaire où l’Europe reste arrimée au monde anglo-saxon quitte à rejeter la Russie dans les bras de la Chine ».
Pour la Russie qui démontre à chaque fois ses muscles en matière d’armes nucléaire, le Général Pinatel a fait savoir qu’ « Il y dans le monde 9 pays qui possèdent des armes nucléaires dont deux superpuissances la Russie et les Etats-Unis », précisant que « la Russie ne peut sanctuariser son territoire qui est étendu comme 35 fois la France que grâce à l’arme nucléaire ».
Et d’enchainer que la Russie « n’a pas les moyens militaires et économiques pour avoir une armée classique suffisante s’opposer autrement à une attaque classique de grande envergure », estime-t-il.
En ce qui concerne la possibilité de déclenchement d’une guerre nucléaire M. Jean Bernard Pinatel a tenu a rappelé « une loi stratégique qui n’est jamais mise en avant est qu’une puissance nucléaire non seulement sanctuarise son territoire mais dispose d’UNE LIBERTE D’ACTION MILITAIRE QUASI-TOTALE dans les régions qu’elle est seule à considérer comme vitales pour sa sécurité. »
« On la vu en 1963 lors de la crise des fusées de Cuba. On le voit aujourd’hui en Ukraine où la Russie et le seul pays nucléaire à considérer que ses intérêts vitaux sont menacés. On le verra demain à Taïwan si d’aventure les Taïwanais proclamaient leur indépendance et leur refus de faire partie désormais de la « Grande Chine », a-t-il avancé.