Vidéo. La Bourse de Paris prise dans la tourmente de la dissolution, le Cac 40 au plus bas depuis le mois de février
Décontenancée à la perspective de voir le RN s’installer à Matignon, la Bourse de Paris, très volatile, a encore perdu 1,33%, après avoir tenté un rebond en début de matinée.
La menace d’une dégradation de la note de la France plane, quelques jours après que le couperet de S&P est tombé. Côté valeurs, les banques, l’audiovisuel et les concessionnaires autoroutiers ont vu rouge.
A l'évidence, la Bourse de Paris ne parvient pas à s'abstraire de l’incertitude politique qui règne en France depuis l’annonce choc dimanche soir du président de la République Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale.
Déstabilisé à la perspective de voir un représentant du Rassemblement national (RN) – ce serait très probablement Jordan Bardella – s’installer à Matignon, le Cac 40 a vécu une nouvelle séance difficile, entre baisse des actions et remontée des taux d’emprunts. L’indice vedette parisien a lâché 1,33%, pour revenir à 7.789,21 points, son plus-bas niveau depuis le 19 février, après avoir tenté un rebond en début de matinée. Lundi, il avait déjà fondu de 1,35%. Cela réduit sa progression depuis le 1er janvier à 3,26%, contre 6,1% à la veille du week-end.
Il y a trois scenarios possibles pour la France à l’issue des élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet prochains, résume Benjamin Melman, CIO d'Edmond de Rothschild Asset Management : « La reconduction de la même majorité relative, une majorité relative pour le RN ou une majorité absolue pour le RN. Chacun de ces scénarios présente des défis uniques pour la gouvernabilité du pays. » Selon lui, le programme économique du RN, attendu dans les trois semaines, pourrait aggraver la situation des finances publiques, comme cela avait été le cas lors des élections présidentielles de 2022. La menace d’une nouvelle dégradation de la note de Paris, après celle de S&P survenue le 31 mai, plane d’ailleurs.
L’agence de notation Moody’s, qui attribue pour l’heure une note « Aa2 » à la France avec perspective stable, ne cache pas son inquiétude concernant la maîtrise budgétaire, et donc son rating. L'agence pointe du doigt le risque de multiplication des motions de censure lors de la prochaine législature en cas de victoire du RN et y voit un danger « accru d’instabilité politique, d’autant que l'Assemblée nationale ne peut pas être dissoute dans sa première année. »