Vidéo .. Jackie Kennedy a protégé la mémoire de son mari et de son œuvre politique
Dans son livre "Un couple impossible", l’écrivain nous replonge dans la vie intime de Jackie et John Kennedy, soixante ans après l’assassinat du président américain.
Derrière l’image du couple glorieux, se cachait alors une autre vérité.
En refermant votre livre,on se dit que l’on ne savait rien de la vie réelle des Kennedy. Derrière la gloire et les sourires, que de tumultes et de rancœurs !
Avec les Kennedy, nous sommes dans un rêve permanent ! Quand on lève le voile, la vérité est quand même bien différente. Avec John, ce sont dix ans de mensonges sur sa santé, sa vie de famille heureuse, des mensonges qu’on a tous aimé croire. Leur couple était trop souvent une illusion à laquelle le monde entier se laissait prendre.
Tout était trompeur, vous en parlez abondamment. Pour quelles raisons Jackie n’a-t-elle jamais révéléles secrets de cette vie ?
Elle n’a jamais eu l’idée de se venger des humiliations que lui a fait subir son mari de son vivant. Et elles ont été très nombreuses, notamment l’affaire Marilyn Monroe, qui fut une humiliation mondiale ! Au contraire, pour elle, il était hors de question que l’on écorne l’image de son mari. Après l’assassinat, et dans les années qui suivent, elle donne un deuxième souffle à ce couple.
"Jackie Kennedy est pour moi un modèle de femme, c’est un personnage qui me fascine depuis que j’ai 11 ans" Elle prend d’ailleurs les choses en main très rapidement, quelques heures après l’assassinat.
Absolument, je l’ai découvert en travaillant sur ce livre. Dans l’avion qui les ramène à Washington, où il y a le cadavre de son mari, quand le vice-président Johnson prête serment et veut que Jackie soit à côté de lui, Mme Johnson lui propose de se changer parce que son tailleur est éclaboussé de sang. Elle répond “non, je veux qu’ils voient ce qu’ils ont fait à Jack”. Imaginez qu’une autre femme, une autre personnalité, qui aurait été à ce point humiliée à plusieurs reprises depuis des années, aurait peut-être pris le parti de commencer à dire ses vérités sur son mari, de se donner le premier rôle. Or, que commence-t-elle à faire, là, tout de suite : elle travaille à protéger la mémoire de son mari et de son œuvre politique. Pour pleinement y parvenir, elle devra fuir et couper avec l’Amérique.
Elle va prendre de la distance avec le clan, déjà parce qu’elle a peur de la malédiction qui pèse sur cette famille. Après l’assassinat de Bobby en 1968, elle a commencé à trembler plus sérieusement encore qu’elle ne l’avait jamais fait pour la vie de ses enfants, et notamment pour son fils John-John, qui devenait presque mécaniquement le successeur, celui auquel on ferait naturellement appel un jour pour la Maison-Blanche. En épousant Onassis, elle coupe avec l’Amérique et avec ce scénario. D’ailleurs, pendant les quinze ans qui vont s’écouler après son départ, on n’entendra plus parler, et avec mépris, que de Jackie O. ou de la veuve, plus jamais de ses enfants.
On a l’impression que vous tentez de réhabiliter Jackie Kennedy aux yeux du monde. Est-ce le dessein de ce livre ?
Jackie Kennedy est pour moi un modèle de femme, c’est un personnage qui me fascine depuis que j’ai 11 ans. Elle a du style, je la trouve très belle, très décalée, pour moi elle a quelque chose d’Audrey Hepburn. Quelques jours après la mort de son mari, France Dimanche a réalisé une magnifique Une. Le titre c’était "Et maintenant Jackie est toute seule". Au-dessous, on pouvait lire cette phrase, "Je n’ai eu qu’une envie : l’épouser. Je n’avais qu’une peur : le perdre." C’est le résumé de toute sa vie, une vie si particulière. À 31 ans, elle rentre à la Maison-Blanche, à 34 ans, elle est veuve, selon Midi Libre.