Vidéo. Mali, Sénégal... Comment la guerre en Ukraine provoque un regain de tensions en Afrique ?
Le Mali a annoncé dimanche 4 août 2024 rompre ses relations diplomatiques avec l'Ukraine après qu'un haut responsable ukrainien a, selon Bamako, avoué « l'implication » de Kiev dans la bataille terroriste de la semaine dernière à Tinzawatène.
Celle-ci, opposant rebelles du CSP et terroristes du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (Jnim), a causé de lourdes pertes à l'armée malienne et à ses alliés russes. Dans une déclaration, Kiev a regretté lundi une décision « précipitée ».
La déclaration a été faite à la télévision nationale, dimanche 4 août, par le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement de transition malien. Il a annoncé la décision du Mali de rompre « avec effet immédiat » ses relations diplomatiques avec l'Ukraine.
Dans un communiqué publié lundi 5 août dans l'après-midi, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a regretté une décision « précipitée » : « La décision du gouvernement de transition de la République du Mali de rompre ses relations diplomatiques avec l'Ukraine est à courte vue et précipitée », a fustigé la diplomatie ukrainienne.
La raison de cette rupture : le porte-parole de l'agence ukrainienne de renseignement militaire, Andriy Yusov, a, selon Bamako, avoué dans une vidéo l'implication de Kiev dans la défaite de l'armée malienne et du groupe paramilitaire russe Wagner fin juillet, lors de combats avec des séparatistes et terroristes qui ont causé de lourdes pertes. Bamako reproche à l'Ukraine un soutien aux Touaregs, précise notre correspondante à Kiev, Emmanuelle Chaze. L'implication ukrainienne avait été évoquée par Andriy Yusov, qui mentionnait, ce sont ses mots, « des informations utiles, et pas seulement cela, ayant permis des succès militaires contre des criminels de guerre russes » qui auraient été fournies aux combattants touaregs.
Le gouvernement malien juge que ces actes « violent la souveraineté du Mali, dépassent le cadre de l'ingérence étrangère et constituent un soutien au terrorisme international ». Pour le gouvernement malien, cette attaque constitue « une agression caractérisée » de l'Ukraine sur son territoire. L'accusation et la condamnation ont été répétées au moins à dix reprises dimanche soir lors du journal télévisé par le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement malien de transition, selon RFI.