Yennayer : Le Maroc célèbre son Nouvel An amazigh et son identité plurielle
Yennayer, le Nouvel An amazigh, célébré aujourd'hui à travers le Maroc, met à l'honneur des traditions millénaires et renforce l'identité plurielle du Royaume.
Le Maroc célèbre aujourd’hui Yennayer, le Nouvel An amazigh, une tradition millénaire désormais reconnue comme jour férié national. Cet événement dépasse les barrières linguistiques pour renforcer l’identité plurielle du Royaume et valoriser un patrimoine immatériel profondément enraciné.
Symbole de l’attachement des Marocains à leurs racines, Yennayer reflète des savoirs ancestraux sur la nature et les écosystèmes. Lahoucine Bouyaakoubi, anthropologue à l’Université Ibn Zohr d’Agadir, souligne que cette célébration va au-delà des festivités, intégrant des dimensions sociales et de développement.
De l’Est marocain, à Beni Guil, jusqu’aux montagnes de Taounate et les plaines de Doukkala, cette tradition révèle des variations dans les rituels et les appellations. Abdelaziz Yassine, professeur d’histoire, décrit Yennayer comme une pratique profondément enracinée, liée au calendrier agricole, mais qui touche également les éleveurs organisant leurs activités selon les cycles naturels.
Dans la province de Taza, par exemple, les habitants de Tsoul célèbrent Yennayer avec des cérémonies joyeuses, des cadeaux pour les enfants et des plats traditionnels tels que le « mardoud » et les « khayeh », comme le raconte Ahmed Lazaar Tsouli, chercheur en patrimoine oral.
Cette tradition a pris une dimension nationale grâce à la décision du Roi Mohammed VI d’instaurer le 14 janvier comme jour férié officiel. Cette mesure souligne l’importance de la langue amazighe et son rôle central dans l’identité marocaine, commune à tous les citoyens du Royaume.