BRICS : vers un changement tectonique !
Les Brics peuvent-ils bouleverser l'ordre mondial ?
Le bloc des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) profitera du sommet annuel de ses dirigeants, qui se tient cette semaine à Johannesburg, pour entamer le processus d'adhésion de nouveaux membres afin de renforcer son poids sur la scène mondiale.
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L'initiative est portée principalement par le président chinois Xi Jinping, mais aussi par la Russie et l'Afrique du Sud. Les discussions porteront également sur la manière de se défaire de l’emprise du dollar.
Depuis qu'ils ont commencé à organiser des sommets, il y a 15 ans, les Brics n’ont pas réussi à convertir leur puissance économique croissante en un poids politique significatif. Mais le morcellement actuel de l'ordre mondial, les tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine, de même que les dissensions liées à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, leur offrent une nouvelle opportunité de faire entendre la voix des pays du Sud et de défier potentiellement les États-Unis et leurs alliés.
Nouvelles adhésions
Le sommet pourrait ainsi être l'occasion d’une première expansion du bloc depuis l'arrivée de l'Afrique du Sud en 2010. L'Indonésie et l'Arabie saoudite, ainsi que les Émirats arabes unis, l'Algérie et l'Égypte figurent en bonne place sur la liste des candidats potentiels.
Selon les estimations de Bloomberg Economics, un groupe élargi représenterait environ la moitié de la production mondiale d'ici à 2040, soit le double du poids des pays du G7, ce qui constituerait un revirement par rapport au début de ce siècle.
Une plateforme potentielle pour la Russie
Alors que l’Union européenne considère les Brics comme un forum de discussion — qui pourrait être affaibli plutôt que renforcé par l'expansion — la capacité de la Russie à utiliser ce groupe comme une plateforme internationale est une source d'inquiétude.
"L'attrait des BriLe sommet lui donnera une nouvelle occasion de présenter son récit de l'invasion de l'Ukraine directement aux dirigeants des pays du Sud, dont beaucoup se sont montrés favorables à ses récits par le passé. Le Brésil, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud ont hésité à prendre ouvertement le parti de la Russie dans la guerre, mais n'ont pas non plus voulu s'allier à l'Occident pour s'y opposer.
Dans le même temps, l'Inde craint que l'élargissement des Brics ne transforme le groupe en porte-parole de la Chine, tandis que le Brésil s'inquiète de s'aliéner l'Occident.
"L'attrait des Brics réside dans le fait qu'ils sont dirigés par des États du sud et qu'ils sont donc perçus comme un moyen symbolique de rejeter le leadership occidental", estime Robert Schrire, professeur de politique à l'université du Cap. "C'est ce symbolisme, plutôt que l'espoir de gains économiques, qui motive le désir de ceux qui souhaitent rejoindre le bloc". Rapporte L'Echo