chercheur associé à l'IRIS à "Al-Ain News": le premier danger après le coup d'Etat au Niger c'est la présence de terroristes
Jean-Marc Gravellini est chercheur associé à l'IRIS, spécialiste des enjeux sécuritaires et de développement dans la zone sahélienne a est revenu dans une interview à "Al-Ain News" sur le dernier coup d'État au Niger.
Selon le chercheur, au cours de la réunion de la semaine dernière, la réunion des chefs d'État à Abuja, la CEDEAO a indiqué que la recherche d'une solution pacifique, en quelque sorte de sortie de crise, était la voie privilégiée, je pense encore une fois on'y reviendra probablement, mais la recherche d'une solution pacifique à la crise et privilégier aujourd'hui.
Alors c'est difficile parce que vous avez vu qu'ils ont refusé de recevoir ne serait ce que de recevoir les délégations envoyées par la CEDEAO. Il y a eu également une délégation d'un chef coutumier du Nord Nigeria qui n'a pas été reçue, à ma connaissance. Par contre, je crois que c'est derniers jours.
Gravellini a estimé qu'en effet, des chefs religieux, des intermédiaires ont été reçus et ont pu ouvrir un dialogue Donc en fait, on voit bien que les fils ne sont pas complètement coupés. Mais bon, je pense qu' il existe différents canaux, probablement des canaux visibles dont on entend parler. Des délégations, notamment de chefs coutumiers et de chefs religieux qui sont reçus et qui dialoguent avec les putschistes. Et puis probablement aussi des canaux dont on n'entend pas parler pour ouvrir ce dialogue.
Enfin, disons que ce n'ait pas été la voie privilégiée aujourd'hui par les putschistes qui, encore une fois, ont refusé, eux, de recevoir la délégation envoyée officielle envoyée par la Cédéao. Alors moi je te dirais que le premier danger aujourd'hui et de loin, c'est quand même la présence d'extrémistes, de terroristes notamment avec Al Qaïda au Sahel, avec évidemment Daech, alors plus au sud avec Boko Haram, selon le chercheur associé à l'IRIS.
Et cette présence qui est massive et qui s'est renforcée. Je pense que plus de 50 % aujourd'hui, largement plus de 50 % du territoire malien et du territoire burkinabé n'est pas contrôlé par l'État central, a indiqué Gravellini .
Et les actes de terrorisme se multiplient ces derniers temps. Donc je pense que le premier danger est là, selon Gravellini.
À l'occasion d'une intervention militaire pour rétablir le président Bazoum dans ses fonctions, il y avait une confrontation avec non seulement les putschistes nigériens, mais aussi l'armée et une partie de l'armée malienne et de l'armée burkinabé a ajouté Gravellini.
Évidemment, il y aurait un risque de majeure de confrontation et de déstabilisation sévère de la région. Cependant, objectivement, je vois mal aujourd'hui l'armée burkinabé et l'armée malienne se détourner, a indiqué Gravellini.