Cop28: l’ambition climatique à l’épreuve des fractures nord-sud
La COP28, en tant que conférence internationale ambitieuse sur le climat, est confrontée à plusieurs obstacles qui peuvent entraver son succès, en particulier dans un environnement international tendu.
Parmi ces obstacles, les tensions géopolitiques, telles que la guerre en Ukraine et le conflit entre Israël et le Hamas, créent une fracture entre les nations occidentales et celles du sud global, rendant la coopération difficile.
«Ça va être très compliqué de trouver des solutions du fait de l’augmentation des tensions», estime au micro d’Al-Ain le Président de République souveraine, Georges Kuzmanovic.
Les tensions entre la Russie et l'Occident, exacerbées par la guerre en Ukraine, peuvent créer des divisions au sein de la COP28. Les sanctions économiques et politiques imposées à la Russie par certains pays occidentaux rendent la coopération climatique difficile.
En effet, le conflit ukrainien a aggravé ce que certains pays du sud perçoivent comme une distorsion : «Depuis la guerre et la rupture des accords gaziers avec la Russie, les pays européens occidentaux s’approvisionnent considérablement gaz de schiste américain qui d’une part coute plus cher, mais qui est d’autre part catastrophique d’un point de vue écologique», rappelle notre interlocuteur.
Le processus de production mobilise de très importantes quantités d’eau, peut provoquer de sérieuses pollutions des nappes d’eau souterraines à cause notamment des produits chimiques employés pour la fracturation, mais présente également un risque pour l’activité sismique et rejette dans l’atmosphère de grandes quantités de méthane, un gaz à effet de serre particulièrement nocif. Comment donc les pays occidentaux pourraient-ils demander des efforts au pays du sud-global alors qu’ils se sont eux-mêmes tournés vers une énergie ultrapolluante ? Interroge le Président de République souveraine.
Les différends persistants au Moyen-Orient, en particulier le conflit entre Israël et le Hamas, peuvent également entraîner des dissensions au sein de la communauté internationale. Les préoccupations sécuritaires et les alliances politiques peuvent entraver la capacité des nations à travailler ensemble sur des problèmes mondiaux tels que le changement climatique.
Les pays impliqués dans des conflits ou des tensions géopolitiques peuvent être plus enclins à prioriser leurs intérêts nationaux immédiats plutôt que de s'engager pleinement dans des accords climatiques mondiaux.
De ce point de vue, «l’essor des brics constitue un obstacle: il y a le ras le bol du sud global, sur de très nombreuses thématiques, et notamment sur le climat et l’écologie. Ils ne veulent recevoir aucune leçon de morale de l’Occident», souligne Georges Kuzmanovic .
Les disparités économiques entre les nations peuvent également être un obstacle. Les pays en développement peuvent percevoir les efforts climatiques comme une contrainte à leur croissance économique, tandis que les pays développés peuvent être réticents à supporter une part disproportionnée de la charge financière.
Les divisions politiques au niveau national et international sont également un obstacle à la création d'un front uni pour lutter contre le changement climatique. Les politiques climatiques peuvent devenir des enjeux partisans, ce qui rend difficile la mise en œuvre d'une action collective et cohérente.
Les tensions géopolitiques peuvent susciter une défiance mutuelle entre les nations, rendant difficile la création d'alliances et la mise en œuvre d'actions conjointes. Cela peut entraîner un manque de coopération dans la négociation d'accords contraignants.
«Il faut trouver des solutions qui ne grave pas dans le marbre un avantage occidental acquis sur les autres», conclut Geroges Kuzmanovic.
La résolution de ces obstacles exigera un dialogue constructif, des compromis et une volonté politique de la part des nations participantes pour surmonter les divisions et travailler ensemble vers des solutions climatiques durables.