Consultant auprès de l'ONU : le Gabon renverse Ali Bongo
Le Consultant juriste auprès des Nations Unies, de l'Union européenne et de la Banque mondiale, Olivier d'Auzon est revenu sur le coup d'état survenu ce mercredi au Gabon.
Le Gabon renverse Ali Bongo
Un court laps de temps s’est écoulé après l’annonce des résultats de l’élection présidentielle au Gabon et la victoire du Président sortant Ali Bongo qui briguait un troisième septennat avec 64, 27 % des suffrages exprimés…
un groupe d'une douzaine de militaires gabonais a annoncé, dans un communiqué lu sur la chaîne de télévision Gabon24 abritée au sein de la présidence, l'annulation des élections aux «résultats tronqués» et la dissolution de «toutes les institutions de la République».
Après avoir constaté «une gouvernance irresponsable, imprévisible qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos (...) nous avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place», a déclaré un de ces militaires disant s'exprimer au nom d'un «Comité de transition et de restauration des institutions».
Le groupe de putschistes était composé de membres de la garde républicaine (reconnaissables à leurs bérets verts), de soldats de l’armée régulière, et de policiers.
En fait de quoi, les militaires ont déclaré qu'ils annulaient les résultats des élections de samedi, au cours desquelles le président Ali Bongo a été déclaré vainqueur.
La commission électorale a proclamé Ali Bongo vainqueur des élections du samedi dernier avec 64.27%. Son challenger principal, l’opposant Albert Ondo Ossa avait obtenu 30.77%. Il a qualifié les élections de frauduleuse et revendiqué la victoire.
Le renversement du président sortant mettrait fin au règne de la famille Bongo qui a duré 53 ans.
Pour mémoire, le Gabon a déjà fait l’objet d’une tentative de coup d’Etat , Le 24 octobre 2018, alors que sont dévoilés les résultats officiels des élections législatives de 2018, largement remportées par le parti au pouvoir, Ali Bongo est hospitalisé à Riyad, en Arabie saoudite, officiellement pour une « fatigue sévère » due à du surmenage, pour ne pas dire un AVC.
Pour l’heure, le putsch de cette nuit est largement motivé par le résultat des élections et le pourcentage relativement élevé qui s’est porté sur le candidat Ali Bongo.
Mais il y a plus, cette année, les élections concentraient toutes les tensions, étant entendu que le scrutin désormais à un seul tour alors que la Constitution gabonaise prévoyait 2 tours, cumulait tout à la fois, l’élection présidentielle, législative et municipale.