Le président turc a-t-il ordonné de faire couler un navire grec ?
Le président turc, selon le quotidien Die Welt, aurait demandé “il y a quelques jours” à ses généraux “de faire couler un navire grec en Méditerranée […] sans que personne meure dans le processus”
Alors que les tensions entre la Grèce et la Turquie continuent d'escalader, le journal allemand Die Welt révèle que le chef d’Etat turc, Recep Tayyip Erdogan, aurait donné l’ordre de provoquer un “incident” dans la mer Égée avec la marine grecque.
Le quotidien grec, Ta Nea, a publié à la une du 2 septembre, un article titré “Faire couler un bateau” après la publication du journal allemand d’un reportage intitulé “La guerre calculée d’Erdogan” en mer Méditerranée.
Après des semaines de tensions entre Athènes et Ankara autour du partage des eaux de la mer Égée et surtout de la recherche d’hydrocarbures dans la zone, le président turc, selon le quotidien Die Welt, aurait demandé “il y a quelques jours” à ses généraux “de faire couler un navire grec en Méditerranée […] sans que personne meure dans le processus”.
Citant des sources militaires turques anonymes, les généraux ont refusé, avant d’également balayer la suggestion d’abattre un avion de chasse grec venue de l’entourage du président qui soulignait que “le pilote pourrait utiliser le siège éjectable pour se sauver”, a rapporté Courrier International.
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“Le ton belliqueux de la Turquie monte encore d’un cran depuis quelques heures”, s’inquiète Ta Nea, avant de préciser que “la crainte de Berlin est justement un ‘accident’ ou une étincelle entre la Turquie et la Grèce, deux pays membres de l’Otan, surtout quand de nombreuses forces navales sont concentrées dans une zone aussi étroite que la mer Égée”.
Le quotidien grec reprend aussi l’analyse de Die Welt, qui estime que ces semaines de tensions sont entièrement mises en scène par la Turquie dans le contexte d’une économie défaillante et d’un mécontentement général croissant :
‘‘Erdogan ne provoque pas des tensions militaires dans cette région pour revendiquer les richesses naturelles comme les gisements gaziers. Il veut asseoir son pouvoir et rassembler les Turcs derrière lui, parce qu’il veut rester à la présidence jusqu’en 2023 au moins.”
Deux semaines plus tard, le chef d'Etat français, Emmanuel Macron, a mené une charge contre la politique du président turc Recep Tayyip Erdogan, qu'il qualifie d'"expansionniste", mêlant "nationalisme et islamisme", dans un entretien paru jeudi, dans Paris Match. Cette politique est "facteur de déstabilisation" et "n'est pas compatible avec les intérêts européens".
"L'Europe doit voir les choses en face et s'assumer. Je ne suis pas pour l'escalade. Mais, symétriquement, je ne crois pas dans une diplomatie impuissante . On a envoyé le signal que la solidarité européenne avait un sens", ajoute le président français, qui doit recevoir jeudi la chancelière allemande Angela Merkel au Fort de Brégançon, à Bormes-les-Mimosas (Var), la résidence estivale des présidents français, selon L’orient-le jour.