Fusillade à Paris : garde à vue levée pour le suspect
Trois personnes d’origine kurde, deux hommes et une femme, ont été assassinés par balles et trois autres ont été blessées, dans une fusillade survenue vendredi 23 décembre à Paris.
L'attaque a été perpétrée par un homme qui a dit avoir agi parce qu’il était «raciste».
Le tireur présumé, W. M., 69 ans, a revendiqué le caractère «raciste» de son geste dès son interpellation, selon des sources policières. Conducteur de train retraité, de nationalité française, il est connu de la justice pour trois affaires.
En 2017, le tribunal judiciaire de Bobigny le condamne une première fois à six mois de prison avec sursis et à une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans pour des faits de détention d’armes prohibées.
Il est à nouveau condamné le 30 juin 2022 à douze mois de prison pour des faits de violences avec arme commis en 2016, condamnation dont il a fait appel, selon le communiqué du parquet.
Enfin, il est mis en examen depuis décembre 2021 pour violences avec armes, avec préméditation et à caractère racistes et dégradation, pour des faits commis le 8 décembre 2021 : il est soupçonné d’avoir blessé à l’arme blanche des migrants d’un campement du XIIe arrondissement de Paris et d’avoir lacéré leurs tentes, avait relaté à l’époque une source policière.
Selon l’association Utopia 56, qui s’était exprimée ce jour-là, l’homme aurait «commencé à lacérer des tentes et s’en serait suivi une bagarre avec des exilés».
Alors placé en détention provisoire, il est libéré sous contrôle judiciaire le 12 décembre, «au terme du délai maximal de détention provisoire d’un an prévu par la loi» pour les personnes suspectées d’avoir commis un délit, indique le parquet.
Sa libération s’était accompagnée d’une interdiction d’entrer en contact avec les victimes et de détenir une arme, et lui imposant des soins psychiatriques.
Samedi soir, le parquet a annoncé la levée de la garde à vue du suspect, qui a été aussitôt hospitalisé à l’infirmerie psychiatrique de la police.
«Le médecin qui a examiné le mis en cause ce jour en fin d’après-midi a déclaré que l’état de santé de l’intéressé n’était pas compatible avec la mesure de garde à vue, a précisé le parquet. La mesure de garde à vue a donc été levée dans l’attente de sa présentation devant un juge d’instruction lorsque son état de santé le permettra;»
Le parquet avait annoncé samedi midi la prolongation de la garde à vue du suspect. Le mobile raciste est retenu par l’enquête.
Le suspect a voulu «manifestement s’en prendre à des étrangers», a affirmé la veille Gérald Darmanin, précisant qu’«il n’est pas sûr que le tueur qui a voulu assassiner ces personnes […] l’ait fait spécifiquement pour les Kurdes».
Il est inconnu des fichiers du renseignement territorial et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Gérald Darmanin a indiqué également ne pas disposer d’informations qui permettraient de le relier à l’ultradroite.
Le suspect «était tireur dans un club de sport et avait déclaré de nombreuses armes», a aussi dit le ministre. Selon LibérationFr.