Israël et la Russie cherchent à éviter une escalade du conflit après les frappes aériennes en Syrie et l'attaque de missiles iraniens
L'Iran a réagi à la frappe israélienne sur son consulat à Damas en ciblant le territoire israélien avec des drones et des missiles dans la nuit du 13 au 14 avril 2024.
Cette attaque est la première attaque étatique sur Israël depuis plus de 30 ans et intervient après des semaines de tensions croissantes entre les deux pays.
Les relations entre l'Iran et Israël ont toujours été tendues, mais elles se sont considérablement détériorées après la révolution islamique iranienne de 1979.
Avant cela, les deux pays entretenaient des relations commerciales et militaires étroites, mais la nouvelle république islamique a rapidement mis fin à ces liens et a commencé à soutenir les groupes militants palestiniens.
Depuis lors, l'Iran et Israël se sont engagés dans une guerre par procuration à travers le Moyen-Orient, soutenant des groupes militants opposés dans des pays comme l'Irak, la Syrie et le Liban. L'Iran a également été accusé de soutenir des groupes militants dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.
L'attaque du 13 avril 2024 est la dernière en date d'une série d'incidents entre les deux pays. En février 2024, Israël a accusé l'Iran d'avoir envoyé un drone armé en Israël, qui a été intercepté par l'armée israélienne. En représailles, Israël a mené des frappes aériennes contre des cibles iraniennes en Syrie. L'Iran a nié toute implication dans l'incident du drone
Dans ce contexte, les tensions entre la Russie et Israël s'intensifient suite à une série de frappes aériennes israéliennes en Syrie et à une attaque massive de missiles iraniens contre l'État hébreu. Cette escalade de violence met à l'épreuve les relations déjà tendues entre
les deux pays depuis le début de l'opération militaire russe en Ukraine en février 2022.
Le 1er avril 2024, Israël a mené sa 30ème frappe aérienne en Syrie depuis le début de l'année, ciblant un bâtiment du consulat iranien à Damas et tuant le brigadier-général Mohamed Reza Zahedi, un haut responsable de la force al-Qods des Gardiens de la révolution iraniens. Il s'agit de la plus importante opération d'élimination contre ce corps d'élite depuis celle réalisée par les États-Unis en Irak en janvier 2020 contre Qassem Soleimani.
En réponse à cette attaque, l'Iran a lancé une attaque massive de missiles et de drones contre Israël dans la nuit du 13 au 14 avril 2024. La plupart des projectiles ont été interceptés par les systèmes de défense israéliens et leurs alliés, mais cette attaque a marqué une escalade significative dans les tensions entre les deux pays.
La Russie, alliée de l'Iran en Syrie, a condamné la frappe israélienne et a soumis une déclaration au Conseil de sécurité des Nations Unies, qui a été rejetée en raison de l'opposition des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France. Moscou a également refusé de condamner l'attaque iranienne contre Israël, affirmant que l'État hébreu n'avait jamais condamné les frappes de drones ukrainiennes en Russie.
Cette escalade de violence met à l'épreuve les relations déjà tendues entre la Russie et Israël depuis le début de l'opération militaire russe en Ukraine. Bien que les deux pays aient évité une rupture totale de leurs relations, les liens bilatéraux se sont détériorés depuis l'alternance à Tel Aviv en juin 2021 et le retour de Benjamin Netanyahou au poste de Premier ministre en décembre 2022.
Les observateurs israéliens notent que la Russie a adopté un ton particulièrement dur à l'égard de l'État hébreu dans les médias et a exprimé peu de compassion après l'attaque de Gaza en octobre dernier. La visite de responsables du Hamas à Moscou a également contribué à la crispation des relations entre les deux pays.
Cependant, malgré ces tensions, la Russie et Israël ont des intérêts communs en Syrie, notamment la lutte contre le terrorisme et la stabilité régionale. Les deux pays ont également des liens économiques importants, avec une communauté de 1,5 million de russophones vivant en Israël et des échanges commerciaux en hausse.
La Russie a pris des mesures pour prévenir une escalade du conflit, notamment en créant un nouveau poste d'observation sur le plateau du Golan et en reprenant ses patrouilles aériennes le long de la ligne Bravo. Moscou a également cherché à jouer un rôle de médiateur entre l'Iran et Israël, avec des appels téléphoniques entre les dirigeants des deux pays et le chef du Conseil de sécurité nationale israélien.
En fin de compte, l'évolution future des relations russo-israéliennes dépendra de la manière dont les deux pays géreront les défis actuels, notamment le conflit israélo-iranien et la crise en Ukraine. Bien que les tensions soient élevées, les deux pays ont des intérêts communs et des liens économiques importants qui pourraient aider à maintenir un certain niveau de coopération.