L'Éthiopie augmente la production de son barrage sur le Nil, relançant les tensions avec l'Égypte
L'Éthiopie a récemment annoncé la mise en service de deux nouvelles turbines au sein du Grand Barrage de la Renaissance (GERD), un projet ambitieux qui a suscité de vives tensions avec ses voisins, en particulier l'Égypte.
Ces turbines supplémentaires portent la production d'électricité de ce mégabarrage à 1 550 MW, sur une capacité totale prévue de 5 000 MW une fois le projet terminé. L'organisme en charge du GERD a déclaré, le mardi 27 août, que la construction en béton du barrage est désormais achevée, marquant le passage de la phase de construction à celle d'exploitation.
Avec l'ajout des deux nouvelles turbines, chacune produisant 400 MW, le GERD dispose maintenant de quatre turbines opérationnelles, les deux premières ayant été mises en service en 2022. Ce barrage, dont la construction a débuté en 2011 pour un coût de 4 milliards de dollars, est destiné à devenir la plus grande centrale hydroélectrique d'Afrique, avec une capacité de retenue de 74 milliards de mètres cubes d'eau.
Cependant, le projet n'a pas été sans controverse. Situés en aval, le Soudan et l'Égypte ont critiqué ce qu'ils considèrent comme une initiative "unilatérale" d'Addis-Abeba, menaçant leur approvisionnement en eau. Bien que l'Égypte continue de revendiquer un droit historique sur le Nil et de considérer le GERD comme une menace "existentielle", le Soudan, bien que préoccupé, semble avoir adopté une position plus conciliante, du moins avant que le pays ne sombre dans un conflit interne en 2023.
L'avenir des relations entre ces nations dépendra largement de la capacité à conclure un accord tripartite sur la gestion du barrage, un défi qui reste à relever dans un contexte régional déjà instable.