Vidéo. Musée du Louvre : « La Joconde » déplacée, tarifs… Les annonces d’Emmanuel Macron
Le président a annoncé ce mardi après-midi une batterie de mesures pour parer à l’engorgement et à la vétusté du musée le plus visité du monde
Un président affaibli au chevet d’un palais en souffrance. Le rendez-vous, ce mardi après-midi, s’annonce crépusculaire, mais la mise en scène a été conçue pour inspirer « ambition » et « volontarisme ».
La salle des États, où trône, au Louvre, « La Joconde », a été aménagée pour accueillir une conférence de presse hors norme.
Un pupitre attend le chef de l’État, devant Mona Lisa. Trois mots s’affichent sur les cimaises, « Louvre, nouvelle Renaissance ». Allusion bien sûr à l’un des âges d’or de l’histoire de l’art. Et peut-être, difficile de ne pas y penser, au parcours politique d’Emmanuel Macron… Une centaine de journalistes sont accrédités. Beaucoup de presse étrangère. Parmi les invités, Anne Hidalgo, Roselyne Bachelot, Laurent Fabius, Jack Lang.
8 millions de visiteurs par an
La fuite opportune, jeudi dernier, dans « Le Parisien », d’une note de Laurence des Cars, présidente-directrice du Louvre, a mis en lumière le délabrement de la cathédrale parisienne des peintures et des sculptures. Obsolescence « inquiétante » des installations, manque criant d’équipements sanitaires, avaries, saturation, variations thermiques compromettant la conservation des œuvres…
« Ce musée a été repensé il y a quarante ans pour 4 millions de visiteurs. Nous en accueillons aujourd’hui plus du double » souligne, dans son propos introductif, Laurence des Cars, décrivant « l’essoufflement » du « musée le plus étendu et le plus visité du monde ».
Puis Emmanuel Macron prend la parole, assurant que son voisinage avec Mona Lisa l’incite « à l’humilité ». Quelques sourires s’esquissent dans l’assistance. Que va annoncer le chef de l’État, alors que le contexte institutionnel et la chasse aux économies le privent de toute marge de manœuvre budgétaire ?
Nouvelle entrée
D’abord l’ouverture d’une nouvelle entrée, au niveau de la colonnade de Perrault, sur la façade Est du site, « d’ici à 2031 », pour désengorger l’accès sous la Pyramide. Ensuite, le transfert de « La Joconde » dans une salle à part, « un espace particulier, accessible de manière autonome ». Les enquêtes montrent que 80 % des visiteurs viennent d’abord pour voir le chef-d’œuvre de Léonard de Vinci
Également l’instauration, dès 2026, d’un billet d’entrée plus cher pour les étrangers hors Union européenne. Son montant n’est pas encore arrêté. Peut-être 30 euros, le tarif actuel étant 22 euros. « De nombreux touristes américains ou asiatiques, qui viennent une fois dans leur vie, sont prêts à payer quelques euros de plus » estime un professionnel du tourisme. Le dispositif pourrait rapporter 20 millions d’euros par an, et être étendu à d’autres monuments.
À cela s’ajoutent de « colossaux » travaux de restauration, d’entretien… Coût total : 700 millions d’euros, sur dix ans. Avec quel argent ? Une « part très minoritaire » sera financée par l’État selon l’Élysée, qui cite trois principales sources de financement : les ressources propres du musée (billetterie, mécénat), un appel aux donateurs, et la manne, 15 millions d’euros par an, des royalties que versent les Émirats arabes unis en contrepartie de l’exploitation de la marque Louvre à Abu Dhabi.