Sénégal : Qui est Bassirou Diomaye Faye, l’archifavori de la présidentielle ?
Bassirou Diomaye Faye est un opposant ayant achevé dans les dernières heures une campagne électorale menée tambour battant.
Cet homme, qui est l’archifavori de la présidentielle sénégalaise, était pourtant méconnu des Sénégalais lorsqu’il a été placé en détention il y a près d’un an.
Né en 1980 à Ndiaganiao (région de Thiès), titulaire d’une maîtrise de droit, Bassirou Diomaye Faye est diplômé de l’École nationale d’administration (ENA). En 2007, il rejoint la Direction générale des impôts et domaines. C’est là qu’il rencontre Ousmane Sonko, qui fréquente la même salle de sport que lui. Il fait alors partie d’un noyau de sept inspecteurs des impôts qui se constitue autour de l’opposant.
Bassirou Diomaye Faye est présent, fin 2014, lorsque le parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) est créé dans une petite salle de l’université de Dakar. Il en devient le secrétaire général en octobre 2022. Responsable des cadres du Pastef et de la diaspora, il est l’artisan de son maillage à l’étranger, notamment en Europe.
Arrêté le 14 avril 2023 et inculpé des chefs d’outrage à magistrat, diffamation et actes de nature à compromettre la paix publique pour avoir critiqué la façon dont la justice traitait les dossiers relatifs à Ousmane Sonko, il est emprisonné à la prison du Cap Manuel, à Dakar. Mais contrairement à Ousmane Sonko, Bassirou Diomaye Faye n’a pas été jugé, encore moins condamné.
D’homme de l’ombre à candidat
Dans cette élection présidentielle imprévisible, marquée par une succession de rebondissements, le parcours de Bassirou Diomaye Faye est aussi inédit que le reste. Lorsque le secrétaire général du Pastef est arrêté, le 14 avril 2023, il est encore méconnu des Sénégalais. Poursuivi pour « outrage à magistrat » et « appel à l’insurrection », il passera presque un an en prison en détention préventive, avant d’être libéré à la faveur d’une loi d’amnistie proposée par le président Macky Sall.
Sénégal : Course aux ralliements à quatre jours de l’élection présidentielle
Proche de Sonko
Discret, voire austère, ce proche d’Ousmane Sonko, auprès de qui il a co-fondé le Pastef en 2014, est l’une des chevilles ouvrières du « projet » patriote. À sa sortie de prison, il est acclamé en héros par des milliers de Dakarois. Le voilà devenu le visage du programme qu’il a participé à concevoir, remplaçant au pied levé son mentor empêché.
« Je n’ai pas choisi [Bassirou Diomaye Faye] par amour, par proximité ou par préférence, mais par réflexion objective et choix stratégique. Ce n’est pas un choix de cœur, mais de raison », annonçait Ousmane Sonko
Appui de Karim Wade
Après plusieurs jours de tergiversations, Karim Wade a annoncé, vendredi 22 mars, le ralliement du Parti démocratique sénégalais (PDS) à Diomaye Faye, désigné par Ousmane Sonko comme son candidat au scrutin de ce 24 mars.
Courtisé depuis qu’il a été mis hors jeu de l’élection du 24 mars, Karim Wade a officialisé avant les élections le ralliement du Parti démocratique sénégalais (PDS) au candidat de l’ex-Pastef, Bassirou Diomaye Faye.
« Notre secrétaire général national, maître Abdoulaye Wade, vient d’apporter le soutien officiel du PDS à la coalition Diomaye Président pour l’élection présidentielle du 24 mars », a fait savoir Karim Wade depuis le Qatar, où il réside depuis 2016.
Selon les premières tendances, le candidat de Pastef, Bassirou Diomaye est actuellement à 56,7% des voix et Amadou Ba de la coalition Benno bokk yaakaar (Bby) est à 31,4%, selon le statisticien Alphonse Thiakane sur les ondes de la Rfm.