Un projet pour éclaircir l'origine des ossements humains africains dans les musées allemands
Un ambitieux projet de deux ans a été lancé à Hambourg pour analyser les restes de quelque 1 200 squelettes humains qui reposent dans les musées allemands.
Ces ossements, arrivés à Hambourg entre la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle, seraient originaires de différentes régions du Pacifique, notamment des Palaos, de Micronésie, des Samoa et de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Des liens avec l'Australie et d'anciennes colonies allemandes telles que la Tanzanie, la Namibie et le Cameroun sont également envisagés.
Le projet, initié par le musée des cultures et des arts du monde de Hambourg et l'université de Göttingen, vise à déterminer l'origine précise de chacun des 1 200 squelettes humains, actuellement dispersés entre ces deux institutions. Ces ossements étaient initialement conservés dans le musée de Hambourg avant d'être transférés dans les années 50 et 60 à l'université de Göttingen. Le musée et l'université cherchent à assumer leur responsabilité historique en enquêtant sur cette question délicate.
Le chef du projet, Holger Stoecker de l'université de Göttingen, souligne que des demandes de restitution ont été adressées par l'Australie, les Palaos et la Namibie, et que les ossements de ces pays seront traités en priorité. Le projet impliquera également la collaboration de scientifiques des pays d'origine présumés pour reconstituer le contexte de l'acquisition, les voies de transfert et les circonstances du transfert de Hambourg à Göttingen.
Cette initiative intervient dans un contexte plus large, alors qu'une enquête révèle que près de 17 000 ossements humains sont actuellement stockés dans les musées allemands. Environ la moitié de ces restes provient de contextes inconnus, tandis que la plupart des squelettes sont originaires de 16 pays d'Océanie et de 29 pays africains.
La ministre allemande de la Culture, Claudia Roth, affirme que les ossements issus de contextes coloniaux n'ont pas leur place dans les musées allemands et souligne l'importance du rapatriement de ces restes humains dans le cadre du travail de mémoire de l'histoire coloniale allemande.