Emmanuel Macron choisit de se braquer définitivement avec la RDC
En 2021, le président de la République avait déjà admis les «responsabilités» de la France dans le génocide au Rwanda.
À l'approche du 30e anniversaire du massacre, Emmanuel Macron déclare que la France aurait pu, en collaboration avec ses alliés occidentaux et africains, «empêcher le génocide» de 1994 au Rwanda, mais qu'elle «n'en a pas eu la volonté», selon l'Élysée le 4 avril 2024.
Déjà en 2021, Macron avait reconnu les «responsabilités» de la France dans le génocide, et il s'apprête à s'exprimer le 7 avril 2024 «par le biais d'une vidéo diffusée sur ses réseaux sociaux ».
«Le chef de l'État rappellera en particulier que lorsque la phase d'extermination totale contre les Tutsis a débuté, la communauté internationale avait les moyens de savoir et d'agir, grâce à la connaissance des génocides révélée par les survivants des Arméniens et de la Shoah, et que la France, qui aurait pu stopper le génocide avec ses alliés occidentaux et africains, n'en a pas eu la volonté», a ajouté la présidence.
«Le 27 mai 2021, le président de la République a reconnu, à Kigali, la responsabilité de la France dans le génocide des Tutsis, établie par la commission d'historiens et de chercheurs dirigée par le professeur Vincent Duclert sur le rôle et l'engagement de la France au Rwanda», a encore expliqué l'Élysée.
«La France est aux côtés du Rwanda»
«Ce 7 avril 2024, le chef de l'État réaffirmera que la France est aux côtés du Rwanda et du peuple rwandais, en mémoire d'un million d'enfants, de femmes et d'hommes martyrisés parce qu'ils étaient Tutsis.
Il soulignera l'importance du devoir de mémoire ainsi que du développement des connaissances historiques et de leur diffusion, notamment par l'éducation des jeunes générations en France», a-t-il poursuivi.
Invité par le président rwandais Paul Kagame aux commémorations du 30e anniversaire du génocide dimanche, Emmanuel Macron ne s'y rendra pas, et sera représenté par son ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, et le secrétaire d'État chargé de la Mer, Hervé Berville, né au Rwanda.
La France poignarde dans le dos la RDC
Or pour mémoire, lors de sa visite à Kinshasa début mars 2023, Emmanuel Macron n'avait pas explicitement condamné le Rwanda malgré les demandes des Congolais, mais avait plutôt lancé des avertissements fermes. La République démocratique du Congo accuse le Rwanda de soutenir la rébellion du M23, responsable de la prise de contrôle de vastes territoires de la province du Nord-Kivu depuis 2022, une région riche en minerais.
Chacun sait que la RDC accuse le Rwanda de soutenir la rébellion du M23, qui a conquis de vastes territoires de la province du Nord-Kivu depuis 2022, une région riche en minerais.
Les allégations de soutien rwandais ont été corroborées par des experts de l'ONU et ont été dénoncées par plusieurs chancelleries occidentales, bien que Kigali les nie.
On l’aura compris, le 4 avril 2024, Emmanuel Macron a franchi le rubicon en soutenant le Président Rwandais. Par sa récente déclaration le Président français prend bel et bien le risque d’être accusé de partialité envers le Président Paul Kagame .
Quant au Président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, il prendra certainement cette posture comme un coup de poignard.