Rached Ghannouchi, Leader d'Ennahda, condamné à trois ans de prison pour financement illégal
La justice tunisienne a prononcé une nouvelle condamnation à l'encontre de Rached Ghannouchi, le leader d'Ennahda, le parti d'inspiration islamiste.
Cette fois, il écope de trois ans de prison pour financement illégal de sa formation politique. Cette sentence vient s'ajouter à sa peine actuelle, où il est déjà incarcéré pour "financement étranger" d'Ennahda.
Rached Ghannouchi, actuellement derrière les barreaux et déjà condamné à une peine de 15 mois, a été jugé coupable de financement illégal de son parti, Ennahda. Son avocat, Sami Triki, a confirmé cette nouvelle condamnation de trois ans de prison.
Cible récurrente du président Kaïs Saïed, Rached Ghannouchi avait déjà été condamné pour "financement étranger" d'Ennahda. La nouvelle peine vient accentuer les pressions sur le leader islamiste. Son gendre, Rafik Abdessalam, ancien ministre des Affaires étrangères, a également été condamné à trois ans de prison ferme dans la même affaire jugée par contumace.
En plus des peines de prison, Ennahda se voit infliger une amende significative de 1 170 470 dollars (environ un million d'euros).
Rappelons que Rached Ghannouchi, âgé de 82 ans, a été arrêté en avril 2023 après avoir évoqué la possibilité d'une "guerre civile" en Tunisie si les partis de gauche ou les mouvements issus de l'islam politique, comme le sien, étaient éliminés. En mai de la même année, il avait été condamné à un an de prison pour "apologie du terrorisme" dans une autre affaire, peine qui avait été portée à 15 mois en appel en octobre.
L'avocat de Ghannouchi a souligné le manque de garanties d'un procès équitable, déclarant que son client, incarcéré depuis un an, avait refusé de comparaître, ce que soutient Ahmed Néjib Chebbi, chef du Front de salut national, principale coalition de l'opposition en Tunisie.
Rached Ghannouchi, figure majeure de l'opposition et dirigeant d'Ennahda, a été la personnalité politique la plus célèbre emprisonnée depuis le coup d'État de Kaïs Saïed en juillet 2021. Depuis février 2023, plus d'une vingtaine d'opposants, d'hommes d'affaires et de personnalités sont détenus sous des accusations de "complot contre la sécurité intérieure", dans un contexte où les droits et libertés sont de plus en plus remis en question.